Alors qu'elle réunit ses actionnaires aujourd'hui à Montréal, la Banque CIBC serait sur le point d'annoncer une grosse acquisition milliardaire aux États-Unis, dans le marché de la gestion de placements.

Il s'agirait de la firme Russell Investments, une filiale du groupe financier Northwestern Mutual de Seattle. Russell gère quelque 260 milliards US en actifs de ses clients investisseurs, des particuliers et des institutions.

Selon la presse financière américaine, la CIBC offrirait l'équivalent de 3 milliards pour acquérir Russell Investments. Si elle l'obtient, ce serait une acquisition de croissance considérable pour la cinquième banque canadienne en importance, selon la taille de l'actif.

Une telle transaction aux États-Unis par la CIBC s'ajouterait aussi à la série d'acquisitions effectuées par les principales banques canadiennes depuis trois ans, afin de profiter de la dépréciation marquée des actifs bancaires dans ce pays au lendemain de la crise financière de 2008.

Toutefois, selon l'agence d'informations financières Reuters, pour l'achat de Russell Investments, la Banque CIBC serait encore en concurrence avec deux groupes constitués de firmes américaines de capital-risque et de placements privés en entreprises.

N'empêche, pour la haute direction de CIBC, l'obtention de Russell Investments représenterait un virage expansionniste de ses priorités d'affaires, après quelques années identifiées surtout à la réduction du risque dans les actifs et portefeuilles de la banque.

Lors de la crise financière de 2008, la CIBC avait été la plus touchée parmi les principales banques canadiennes. Sa participation dans les titres à risque dans les marchés financiers l'avait menée à de très lourdes dépréciations et à une perte nette de 2 milliards dans ses résultats annuels.

Retour des visées expansionnistes

Cinq ans plus tard, au terme de l'exercice 2013, les principaux états financiers de la CIBC s'affichaient tout autrement, à l'instar de la plupart des grandes banques du Canada et des États-Unis.

Cette remise en forme financière et le retour des visées expansionnistes à la CIBC sont attendus parmi les sujets des commentaires de ses hauts dirigeants, aujourd'hui, à l'assemblée des actionnaires dans un grand hôtel du centre-ville de Montréal.

C'est d'ailleurs un homme d'affaires très connu au Québec, Charles Sirois, qui dirigera cette assemblée annuelle pour une quatrième année consécutive, à titre de président du conseil de la CIBC depuis 2009.

Des actionnaires auront sans doute des questions sur les perspectives de croissance de la banque, après avoir dû se contenter de peu lors de l'exercice 2013.

La CIBC a déclaré des revenus annuels en faible hausse de 1,3%, à 12,7 milliards. Cette faible croissance a contribué à limiter à 2% la hausse de son bénéfice net (3,4 milliards) et à 4% celle de son bénéfice net par action (dilué).

En Bourse, le rendement total des actions (cours + dividendes) de la CIBC durant l'exercice 2013 a atteint 18%, ce qui était inférieur aux 25% obtenus par l'indice sectoriel des services financiers à la Bourse de Toronto durant la période équivalente (d'octobre 2012 à octobre 2013).

Durant cet exercice 2013 mitigé, aussi, la rémunération totale des 5 principaux hauts dirigeants de la Banque CIBC a dépassé le seuil des 28 millions en valeur courante, dont 10 millions pour le président et chef de la direction, Gerald McCaughey.