Le Mouvement Desjardins lance un plan de développement et d'investissement de 150 millions de dollars en trois ans dans la région de Montréal afin d'y renforcer sa présence déjà considérable face aux concurrents bancaires.

Mais aussi, selon sa présidente Monique Leroux, Desjardins veut démontrer qu'il entend «faire sa part» dans les efforts d'investissement attendus du milieu des affaires pour contribuer à la prospérité économique du Grand Montréal et, partant, de tout le Québec.

En tout cas, c'est le message que Mme Leroux transmettra ce midi à un dîner-conférence de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, l'une des tribunes d'affaires les plus prestigieuses au Québec.

Appel au privé

«Pour avoir un Québec prospère, ça prend un Montréal prospère. Or, une nouvelle étude de nos économistes chez Desjardins dont je présenterai les grandes lignes devant la Chambre de commerce montre que l'une des causes de la croissance économique faible au Québec et à Montréal, c'est la baisse des investissements des entreprises du secteur privé, a indiqué Mme Leroux au cours d'un entretien avec La Presse Affaires, hier, à ses bureaux du 39e étage du Complexe Desjardins.

«C'est l'appel que je lance aux gens d'affaires et aux dirigeants d'entreprise de la région de Montréal. Ça prend plus d'investissements du secteur privé dans tous les secteurs: en technologies et en équipements de production, en innovation, en formation de la main-d'oeuvre.»

Chez Desjardins, selon Mme Leroux, cette volonté se réalisera avec un premier plan de développement spécifique à la grande région métropolitaine. Ce plan est évalué à 150 millions en trois ans en investissements, en immobilisations et en projets de développement des affaires.

En immobilier d'abord, 50 millions iront au réaménagement des vastes espaces publics intérieurs du Complexe Desjardins et de sa façade sur le boulevard René-Lévesque.

Par ailleurs, Desjardins prévoit investir 100 millions dans l'amélioration et le développement de ses divers actifs en services financiers dans le Grand Montréal. Ce plan régional s'étendra des caisses populaires et de leurs points de service jusqu'à l'infrastructure informatique de Desjardins, en passant par des projets spéciaux de développement des affaires et de formation professionnelle.

Avec ce plan, Desjardins souhaite dynamiser sa croissance dans la région métropolitaine et rehausser sa présence dans certains marchés où il demeure sous-représenté, comme l'ouest de l'île de Montréal.

Des segments prometteurs

Mais aussi, indique Monique Leroux, Desjardins cible des segments du marché des services financiers à plus fort potentiel de croissance dans la région de Montréal, comme les entrepreneurs, les professionnels et les immigrants. Dans ce dernier segment, Desjardins mise sur des alliances d'affaires avec des institutions étrangères comme le Crédit Mutuel (France) et la Banque marocaine du commerce.

Pour le moment, Desjardins compte 1,5 million de membres-clients dans la région montréalaise, répartis parmi quelque 100 caisses populaires de localité ou de secteurs d'activité. S'y ajoutent une clientèle de PME ainsi que d'importantes composantes administratives et financières du Mouvement Desjardins.

Selon les chiffres présentés par Mme Leroux, la région de Montréal représente quelque 100 milliards parmi les 212 milliards en actifs de tout le Mouvement Desjardins. Ces actifs montréalais sont administrés par 18 000 employés, des caisses populaires jusqu'aux directions administratives au Complexe Desjardins.

Avec son plan de développement dans le Grand Montréal, Desjardins mise sur l'ajout de 200 000 membres-clients d'ici trois ou quatre ans.

Quant au gain d'actifs, l'objectif est moins précis. Mais au cours de l'entrevue, Monique Leroux a montré un extrait des ambitions de Desjardins discutées lors de ses récentes assises annuelles. On y prévoit l'atteinte dans trois ans d'un actif de 250 milliards et de revenus annuels autour de 14 milliards.

Nul doute que le rendement attendu du plan de développement et d'investissement de Desjardins dans le Grand Montréal sera l'un des facteurs déterminants pour l'atteinte de ces ambitions.