La Banque de Montréal (T.BMO) a discrètement réduit la taille de son effectif au cours de son quatrième trimestre, supprimant l'équivalent de près de 1000 emplois.

La banque a effectué ces mises à pied dans le but de réduire ses dépenses et d'améliorer l'efficacité d'ensemble de ses activités, a précisé mardi le chef de l'exploitation, Frank Techar, lors d'une conférence téléphonique pour discuter des plus récents résultats financiers de l'institution.

Le nombre de réductions d'emplois est exprimé en «équivalent de postes à temps plein», un chiffre calculé en fonction d'une moyenne de la semaine de travail, ce qui peut inclure des emplois à temps partiel.

Les sociétés publiques ont pour habitude de publier un communiqué de presse lorsqu'un nombre significatif de mises à pied est effectué, mais les banques canadiennes n'ont pas toujours agi de la sorte.

Lors de la conférence avec des analystes, M. Techar a expliqué qu'il y avait eu «une grosse réduction du nombre d'employés».

Il a toutefois admis que la banque avait peut-être mis à pied un trop grand nombre d'employés en même temps. «Pour le trimestre, nous avons ratissé un peu trop large», a-t-il affirmé. «Nous avons actuellement des postes vacants que nous devrions occuper lorsque nous progresserons dans le premier trimestre.»

La plupart des mises à pied ont eu lieu dans la division des services personnels et commerciaux canadiens, où environ 730 emplois ont été éliminés.

À la fin du quatrième trimestre, la Banque de Montréal comptait environ 45 631 employés dans l'ensemble de ses activités.

Il faut remonter en 2009 pour trouver la dernière fois où la Banque de Montréal a effectué une aussi importante ponction dans son effectif. À l'époque, elle avait réduit sa main d'oeuvre de 3% en raison de la forte incertitude économique qui régnait.

Des résultats qui dépassent les attentes

La Banque de Montréal a par ailleurs affiché mardi un bénéfice annuel record de 4,2 milliards de dollars pour l'exercice 2013, grâce à de solides performances de ses activités de gestion de patrimoine et de ses services bancaires canadiens.

Le résultat de l'exercice comprend un bénéfice net de 1,088 milliard de dollars pour le quatrième trimestre clos le 31 octobre, ce qui se compare à un profit de 1,082 milliard pour la même période l'an dernier.

La provision pour mauvaises créances a été réduite à 189 millions de dollars au plus récent trimestre, contre 192 millions un an plus tôt, tandis que la provision pour l'ensemble de l'exercice s'est chiffrée à 589 millions, en baisse de 23% par rapport à celle de 765 millions pour l'exercice 2012.

Le bénéfice net ajusté du quatrième trimestre a retraité de deux pour cent par rapport à l'année dernière, pour atteindre 1,102 milliard de dollars. Ce montant, bien que supérieur aux attentes des analystes, comprenait un élément non récurrent.

Malgré les résultats records et les attentes, plusieurs analystes ont vu dans les chiffres dévoilés par l'entreprise une bien différente histoire.

«Lorsqu'on commence à creuser un peu dans les chiffres, cela m'a semblé assez décevant», a observé Tom Lewandowski, un analyste des services financiers chez Edward Jones, à St. Louis, qui a ajouté que la Banque de Montréal avait chuté «bien en deçà» de ses attentes.

M. Lewandowski a notamment évoqué la faiblesse des activités américaines de la banque.

L'action de la Banque de Montréal retraitait mardi après-midi de 3,24 $, soit 4,4%, pour s'échanger à 70,29 $ à la Bourse de Toronto.

Pour l'ensemble de l'exercice, le bénéfice ajusté s'est chiffré à 4,276 milliards de dollars, ce qui représente une hausse de cinq pour cent par rapport à l'année précédente.

«Les services bancaires aux particuliers et entreprises au Canada ont obtenu un bénéfice net record pour l'exercice. Nous avons produit une solide croissance des volumes, contribuant ainsi à la progression notable des revenus et du bénéfice dans la seconde moitié de l'exercice», a déclaré dans un communiqué le chef de la direction de la banque, Bill Downe.

«La Gestion de patrimoine a connu une année record, augmentant sensiblement son bénéfice net et élargissant sa part de marché, grâce à la forte croissance de son actif et à la fidélité de sa clientèle.»

Le bénéfice d'ensemble ajusté a atteint 1,64 $ par action, ce qui équivaut à 1 cent de moins que l'an dernier mais reste supérieur aux attentes des analystes, qui étaient en moyenne de 1,58 $ par action.

Cependant, des analystes ont fait remarquer que ce chiffre comprenait un gain de 121 millions de dollars en gestion de patrimoine qui ne devrait vraisemblablement pas être considéré comme un bénéfice de base.

«Cela représente environ 0,19 $ par action et ramènerait le bénéfice de base de la Banque de Montréal à 1,45 $, ce qui est inférieur aux attentes», a fait valoir l'analyste John Aiken, de Barclay's, dans une note de recherche.

La branche américaine de services bancaires aux particuliers et entreprises de la banque a affiché un plus faible bénéfice net au quatrième trimestre, soit 103 millions $ US, en recul de 28% par rapport à l'an dernier. Le bénéfice net du segment des marchés des capitaux a échappé 27% à 229 millions de dollars.

En comparaison, les activités bancaires personnelles et commerciales au Canada ont engrangé un bénéfice net de 469 millions de dollars au quatrième trimestre, une hausse de 27 millions, soit 6%, par rapport à l'an dernier.

Le bénéfice des services de gestion de patrimoine a presque doublé au quatrième trimestre à 312 millions de dollars, a indiqué la banque.

Par ailleurs, la Banque de Montréal a annoncé une hausse de 2 cents son dividende trimestriel à 76 cents par action ordinaire - une décision qui était largement attendue. La société renouvellera aussi son programme de rachat d'actions lorsque celui-ci arrivera à échéance.