Les 120 680 participants au Fondaction CSN doivent se contenter d'un rendement de portefeuille d'à peine 1,2 % pour son année financière terminée le 31 mai. Et pour les six derniers mois de cet exercice, le rendement est demeuré minime à 1,5 %, ce qui a limité à 13 cents la hausse de valeur des parts de Fondaction, établie maintenant à 9,44 $.

En comparaison, le Fonds de solidarité FTQ a déclaré récemment un rendement de 5,3 % de son portefeuille durant son exercice financier, également terminé le 31 mai. Ce rendement est quatre fois plus élevé que celui du Fondaction pour la même période de 12 mois.

Cela a permis au Fonds FTQ de rehausser de 78 cents, ou 2,8 %, la valeur attribuée aux parts détenues par ses 615 000 actionnaires-épargnants. Le Fonds de solidarité a déclaré un actif net de 9,3 milliards de dollars en fin d'exercice.

Au Fondaction CSN, le très faible rendement annuel au 31 mai s'est divisé distinctement entre les deux principales catégories de placements.

La catégorie dite de «capital d'investissement en PME québécoises» a produit un rendement minime de 0,4 %. Ce capital pour PME est déclaré par Fondaction à hauteur de 650 millions dans son actif net de 1,03 milliard, au 31 mai dernier.

En contrepartie, les «placements sur les marchés financiers« ont dégagé un rendement nettement plus avantageux de 8,4 %. Ces placements comprennent les titres d'entreprises québécoises à capital ouvert en Bourse, de petite capitalisation surtout, qui ont »bien performé», selon le PDG du Fondaction, Léopold Beaulieu.

Ces déclarations de rendement annuel par le Fonds de solidarité et Fondaction ont lieu alors qu'ils attendent un nouvel avis du gouvernement Harper, à Ottawa, quant à son intention d'abolir le crédit d'impôt pour l'achat de leurs parts par des particuliers.

Annoncée dans le dernier budget fédéral, cette intention fiscale a suscité une levée de boucliers parmi divers intervenants économiques et politiques au Québec.

Même des organismes patronaux comme la Chambre de commerce du Montréal métropolitain ont réclamé publiquement qu'Ottawa revienne sur sa décision, en raison du rôle attribué à ces fonds à subvention fiscale dans l'essor de nombreuses entreprises québécoises et la création d'emplois en PME.

En contrepartie, des analystes comme ceux de l'Institut économique de Montréal ont mis en doute l'utilité réelle de ces subventions fiscales aux fonds de travailleurs.