Il faudra davantage que de nouvelles réglementations sévères pour rétablir la confiance envers le système bancaire mondial à la suite de la crise financière, affirme le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney.

À l'occasion d'un discours prononcé lundi à la Western University de London, en Ontario, M. Carney a estimé que les vastes réformes financières entreprises par le G20 y contribueraient pour beaucoup, mais qu'elles ne suffiraient pas.

Afin de restaurer la confiance envers les banques et l'ensemble du système financier, les institutions financières mondiales doivent redécouvrir leurs valeurs, a indiqué M. Carney.

Au niveau des entreprises, il incombe au conseil d'administration et à la haute direction de redéfinir leur système de valeurs, d'établir clairement la raison d'être de leur organisation et de prôner une culture d'entreprise fondée sur l'éthique, a ajouté le gouverneur de la banque centrale.

Depuis la crise financière, plusieurs grandes banques mondiales ont été accusées de manipulation d'indices de référence clés, de blanchiment d'argent et d'utilisation non autorisée de fonds de clients.

M. Carney a indiqué que la baisse de confiance à l'égard du système financier avait eu pour effet d'accroître le coût du capital et d'en diminuer la disponibilité pour les entreprises non financières.

«Le capitalisme financier n'est pas une fin en soi, mais un moyen de favoriser l'investissement, l'innovation, la croissance et la prospérité. L'activité bancaire repose fondamentalement sur l'intermédiation, à savoir la mise en relation d'emprunteurs et d'épargnants au sein de l'économie réelle», a-t-il déclaré.

Mark Carney quittera la Banque du Canada, plus tard cette année, afin de devenir le gouverneur de la Banque d'Angleterre.