Le haut niveau d'endettement des consommateurs et les prix élevés des maisons au Canada ont convaincu l'agence Moody's de placer sous surveillance les notes de six banques canadiennes, vendredi, en vue d'une possible révision à la baisse.

Selon l'agence de notation, les banques sont plus vulnérables que par le passé aux risques baissiers qui pèsent sur l'économie canadienne.

Moody's a ainsi placé sous surveillance les notes de la Banque de Montréal, de la Banque Scotia, du Mouvement Desjardins, de la Banque CIBC, de la Banque Nationale et de la Banque TD.

La Banque Royale, la plus grande banque canadienne, n'était pas inscrite sur la liste.

Moody's a reconnu la solidité des activités nationales de ces institutions financières et leur forte capacité au chapitre des résultats, et l'agence a précisé qu'elles continueraient à se classer parmi les banques les mieux cotées au monde, même après cette révision.

Tant le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, que le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, ont prévenu à plusieurs reprises les Canadiens des dangers inhérents à l'endettement excessif.

Plus tôt en octobre, Statistique Canada a dévoilé une révision de ses données et indiqué que le ratio d'endettement des Canadiens avait atteint 163% de leur revenu disponible, soit bien plus que le ratio de 152 pour cent précédemment calculé.

Le marché canadien de l'habitation montre pour sa part des signes de refroidissement.

L'Association canadienne de l'immeuble (ACI) a annoncé la semaine dernière qu'en dépit d'une légère reprise en août, les ventes d'habitations avaient chuté de 15,1% en septembre, par rapport à la même période il y a un an, en raison du resserrement des règles sur les prêts hypothécaires et de l'incertitude entourant l'économie.

Moody's a indiqué que le scénario prévu pour l'économie canadienne consistait en une croissance de deux à trois pour cent l'an prochain, ajoutant toutefois que les risques de ralentissement étaient plus élevés.

L'agence a observé que la faiblesse de la reprise économique aux États-Unis, la crise actuellement en cours en Europe et le ralentissement affectant les marchés émergents affectaient les prix des produits de base.

«Si ces risques se matérialisaient, ils auraient d'importantes ramifications pour l'économie canadienne qui iraient jusqu'au système bancaire», a indiqué Moody's.

De plus, Moody's a indiqué que la Banque Nationale, la Banque de Montréal, la Banque Scotia et la Banque CIBC étaient fortement exposées aux instables marchés des capitaux.

Moody's a ajouté que la Banque TD était aussi exposée au marché américain, tandis que la structure concentrée de la Caisse centrale Desjardins réduisait sa flexibilité.

En juillet, l'agence Standard & Poor's avait revu à la baisse les notes de sept banques canadiennes - la Banque Royale, la Banque TD, la Banque Scotia, la Banque Nationale, la Banque Laurentienne, Home Capital Group et Central 1 Credit Union - en raison des prix élevés des habitations et du fort endettement des ménages.