Alors qu'elles s'apprêtent à dévoiler des résultats trimestriels qui devraient, aux dires des experts, être intéressants sur le plan de la profitabilité, les banques canadiennes sont toujours en quête d'un élan qui leur permettrait de retourner à leur sommet boursier précédent.

La performance des actions des banques canadiennes depuis deux à trois ans a été mi-figue, mi-raisin. De bonnes poussées à la hausse suivies de replis parfois importants.

Même que les fluctuations du cours de l'action de la Banque Royale, par exemple, ont presque des allures de montagnes russes.

Le titre de la plus grande banque canadienne s'était brillamment relevé de la crise financière de 2008 et avait touché un sommet de 61$ en avril 2010. Mais quatre mois plus tard, le titre était retombé à 48$. Un an après, l'action avait rebondi à 61$, mais encore une fois pour mieux retomber, cette fois-ci jusqu'à 43$, au cours des mois suivants.

En 2012, pour la troisième année consécutive, le titre touche un sommet en avril, cette fois à 59$, juste un peu plus bas que les sommets précédents. Mais comme chacune des deux années précédentes, elle n'a pas pu s'y maintenir, et le cours du titre est retombé en juin à 49$.

Quant aux autres grandes banques canadiennes, bien que les fluctuations de leur titre respectif aient été pour la plupart moins importantes que celles de la Banque Royale, leurs cours sont tous plus bas qu'en avril 2011.

Toutefois, depuis juin, les titres des banques se relèvent. Est-ce le reflet des bons résultats qui seront publiés cette semaine? Mais surtout, est-ce enfin le début d'une tendance à plus long terme?

Chose certaine, les analystes techniques, c'est-à-dire ceux qui étudient le comportement passé du cours des actions afin d'en déduire les tendances à venir, ont de la difficulté à formuler une évaluation précise de ce que sera cette tendance pour les banques au cours des prochains trimestres.

Zone de congestion

Les titres bancaires ont été contenus à l'intérieur d'un couloir de fluctuations sans réelle tendance depuis plus d'un an, explique Dennis Mark, analyste technique à la Financière Banque Nationale. «Et à court terme, les indicateurs demeurent neutres», dit-il.

Grâce à la poussée durant les mois d'été, les actions des banques canadiennes se situent toutes actuellement près de leurs moyennes mobiles de 200 jours, sans toutefois s'en dégager vraiment. Difficile alors de prédire ce que nous réserve l'automne.

Tout le secteur fait montre de beaucoup d'hésitation, ajoute Jean Soublière, président de l'Actif, mouvement d'éducation financière structuré selon la formule coopérative. «Les titres sont dans une zone de congestion dont ils ont de la difficulté à se dégager», dit-il.

Les titres de toutes les banques canadiennes sont à un point où tout peut arriver, croit Ron Meisels, président de Phases&Cycles, firme spécialisée en analyse technique. «D'un côté, on peut interpréter les hésitations des actions des banques depuis quelques années comme la période de consolidation précédant une appréciation à plus long terme», dit-il.

«Mais de l'autre côté, l'histoire démontre que les actions des banques réalisent généralement leurs meilleures performances au début des marchés haussiers [bull market], et sont parmi les premières à reculer lorsque le marché haussier tire à sa fin», ajoute-t-il. Et il rappelle que le marché haussier que nous connaissons actuellement est déjà âgé de trois ans.

Les analystes prévoient des résultats financiers intéressants, voire positifs pour les banques cette semaine. Mais les réactions à la Bourse le seront-elles autant?

Il ne faudrait pas se surprendre si les cours boursiers des banques reculaient même à la suite de l'annonce de bons résultats, explique Ron Meisels. «Souvent, à la Bourse, on achète en fonction des anticipations et on vend lorsque la nouvelle est annoncée, et ce, même si elle se révèle conforme aux prévisions», dit-il.