Bank of America (BAC) est repassée dans le vert et a dépassé les attentes de Wall Street au deuxième trimestre grâce à une nette embellie dans sa division de prêts immobiliers, alors qu'il avait enregistré une lourde perte un an plus tôt à cause des litiges dans cette activité.

La deuxième banque américaine en termes d'actifs a dégagé un bénéfice net part du groupe de 2,1 milliards de dollars entre avril et juin, contre une perte de 9,1 milliards de dollars un an auparavant en raison d'une charge exceptionnelle liée à des provisions pour règlements de litiges sur les prêts hypothécaires.

Par action, le bénéfice ressort à 19 cents par action alors que les analystes tablaient sur 14 cents. Au deuxième trimestre 2011, la perte avait été de 90 cents par action.

Cette progression reflète «des revenus liés aux prêts hypothécaires plus élevés, notamment grâce à une baisse des provisions, l'absence de dépréciations d'actifs intangibles et une meilleure qualité de crédit dans l'ensemble des portefeuilles», commente la banque dans son communiqué.

Cette embellie a été partiellement éclipsée par un recul des recettes liées aux crédits, à cause de taux d'intérêt qui restent bas et de volumes de prêts plus faibles, a ajouté Bank of America.

Le chiffre d'affaires a bondi de 66% sur un an, à 22,0 milliards de dollars grâce à la division immobilière qui avait enregistré un chiffre d'affaires négatif de 11,3 milliards de dollars un an plus tôt, mais il est ressorti nettement en deçà des attentes (22,9 milliards).

Le bénéfice de l'unité de banque de détail a été divisé par plus de deux sur un an, à 1,16 milliard de dollars. Outre le «coût plus élevé des crédits», les recettes ont reculé à cause de taux d'intérêt en baisse et des limites aux frais facturés sur les cartes de crédit imposées par une nouvelle réglementation (Durbin Amendment).

Les provisions pour pertes liées au crédit ont quasiment triplé à 1,13 milliard de dollars, contribuant à grever les résultats de la division.

L'activité de prêts immobiliers a très fortement réduit ses pertes à 768 millions de dollars contre 14,5 milliards un an plus tôt, laissant entrevoir la lumière au bout du tunnel pour Bofa qui avait été plombée par son rachat du groupe de crédit immobilier Countrywide, symbole des mauvaises pratiques de prêts et qui avait lesté la banque de Charlotte de mauvais crédits.

La division a pâti ce trimestre encore des coûts élevés de gestion de prêts ayant fait défaut ou des coûts en hausse de la gestion des saisies immobilières à la suite d'un scandale éclos fin 2010 sur des centaines de milliers de saisies que les banques ont réalisées sans vérifier les documents aux États-Unis.

Les activités bancaires à l'international ont vu leur bénéfice chuter de 26% à 1,4 milliard de dollars en raison d'un glissement du chiffre d'affaires notamment à cause d'une baisse des commissions et tarifs générés en banque d'investissement et de faibles revenus de taux d'intérêt.

L'activité de gestion de fortune a vu ses bénéfices progresser de 6% à 543 millions de dollars à cause d'une baisse des provisions et dépenses de taux.

Enfin, les autres activités, qui comprennent notamment les investissements en propre de la banque, ont vu leurs recettes plonger de 85% et leurs pertes multipliées par deux.

«En un an, notre ratio de capitaux durs (Tier 1 common), qui était l'un des plus bas parmi les principales banques américaines, est devenu l'un des plus élevés», a souligné le directeur financier Bruce Thompson.

Au 30 juin, le ratio de Tier one common de Bank of America, qui mesure la solvabilité de la banque, s'élevait à 8,10% selon les critères de Bâle 3 contre moins de 8% pour Citi et Goldman Sachs.

L'action progressait de 2,15% à 7,92 dollars vers 7h20 lors des échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance officielle.