Le Fonds de solidarité FTQ est parvenu à préserver un rendement légèrement positif au cours des six mois terminés le 30 novembre dernier malgré les tumultes boursiers et le brouillard économique ambiant.

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Ce rendement semestriel a atteint 0,2%, selon les résultats de mi-exercice publiés hier par le Fonds. Ce rendement est très inférieur à celui de 5% obtenu un an plus tôt, au cours du semestre comparable.

Pour les six mois terminés le 30 novembre, le Fonds a comptabilisé un bénéfice net de 19 millions de dollars, ce qui est aussi très inférieur aux 366 millions d'il y a un an.

Néanmoins, le plus récent rendement semestriel a permis au Fonds de rehausser de 6 cents, à 25,98$, la valeur attribuée à ses actions, qui sont réparties parmi 583 235 participants.

L'actif net du Fonds de solidarité atteignait 8,2 milliards au 30 novembre, comparativement à 7,7 milliards un an plus tôt.

Sur une base annuelle, le Fonds affiche un rendement de 3,8% pour la période de 12 mois terminée le 30 novembre. Il y a un an, ce rendement sur 12 mois s'affichait à 6,5%. Pour les résultats annuels du Fonds, il faudra atteindre la fin de son exercice financier, le 31 mai prochain.

Pour le moment, malgré sa minceur apparente, le plus récent rendement semestriel du Fonds de solidarité s'avère bon en comparaison des principaux indices de référence.

Par exemple, l'indice Global équilibré canadien neutre, qui comporte comme le Fonds FTQ des proportions comparables d'actions et de titres à revenu fixe, a subi une baisse de 5,4% durant le semestre terminé le 30 novembre.

Selon le PDG du Fonds de solidarité, Yvon Bolduc, le rendement avantageux du Fonds est attribuable surtout à la bonne performance de son important portefeuille de placements dans des entreprises québécoises à capital fermé.

Ces placements qui comptent pour 42% de tout l'actif du Fonds se sont appréciés de 6,1% durant le semestre terminé au 30 novembre. Ce gain a été suffisant pour compenser les baisses de valeur subies dans les portefeuilles de valeurs mobilières (actions, obligations).

Selon M. Bolduc, les placements dans les entreprises privées - quelque 2000 au total, surtout des PME - ont plus que jamais joué leur rôle souhaité de «stabilisateurs» pour le rendement total du Fonds, en dépit des tumultes des marchés.

C'est pourquoi le Fonds de solidarité entend continuer de grandir dans ce créneau d'investissement particulier, au rythme d'une cinquantaine de placements par année.

«Entre autres, nous voulons continuer d'aider les entreprises québécoises à profiter du dollar canadien fort pour mieux s'équiper et devenir ainsi encore plus compétitives», a indiqué Yvon Bolduc.

Quant à la conjoncture des prochains mois, le PDG du Fonds de solidarité a dit croire que la volatilité et l'incertitude mondiale vont continuer d'être présentes. Il voit néanmoins «un certain nombre de bonnes nouvelles» du côté des États-Unis et des signes positifs en Europe.

Aussi, Yvon Bolduc estime que la solidité des entreprises au Québec et aux États-Unis, grâce au contrôle des coûts et à une bonne productivité, devrait s'avérer bénéfique pourvu que la demande demeure suffisante dans les pays émergents.

«Même si la situation des entreprises québécoises demeure en général bonne avec un niveau de profits confortable, un très bas taux d'endettement et de bonnes liquidités, nous devons tenir compte des risques venant de l'étranger», a indiqué le PDG du Fonds de solidarité.