Les problèmes de solvabilité qui embêtent tout le secteur des caisses de retraite interpellent particulièrement la présidente du Mouvement Desjardins. En tant que financière de premier plan au Québec, mais aussi comme présidente de l'un des plus importants employeurs de la province.

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En entrevue à La Presse, Monique Leroux a fait part de certaines solutions possibles à cet «enjeu important» pour les employeurs des secteurs privé et public.

Entre autres, elle modère les critiques dirigées vers les régimes de retraite à prestations déterminées.

«Nous croyons que ces régimes ont de la valeur pour les employés et c'est important de garder ça en tête. Mais aussi, parce que le contexte (boursier et économique) a changé, il faut aussi discuter d'un certain nombre d'aménagements avec nos employés», a indiqué Mme Leroux.

«Jusqu'à récemment, les prévisions de solvabilité des régimes de retraite étaient basées sur certains niveaux de taux d'intérêt (obligataires) et de croissance économique à long terme. Or, c'est probable qu'on se dirige vers des taux et une croissance moindres à long terme.»

Dans ce contexte, estime Mme Leroux, il faut réviser la façon même de calculer la solvabilité des régimes de retraite.

«Utiliser un taux obligataire à une date donnée dans un marché dysfonctionnel? Je ne suis pas sûre que ça soit encore la bonne façon de faire ces calculs», a-t-elle souligné.

Aussi, «allonger l'amortissement (des déficits) sur des périodes de 10 à 15 ans pourrait inciter les employeurs à cotiser. Ça me semble une approche prudente et responsable.»

Des consultations à cet effet ont lieu entre la Régie des rentes du Québec et les représentants des employeurs.

Au Mouvement Desjardins, lui-même confronté à un premier déficit de ses caisses de retraite depuis quelques années, «on s'est donné jusqu'en juin 2012 pour regarder toute la situation en fonction de l'évolution des marchés financiers», dit Mme Leroux.