La Banque Nationale vient d'annoncer qu'elle incitera ses cadres anglophones à suivre des cours de français. La mesure vise entre autres John B. Cieslak, le grand patron des technologies de l'information (TI).

Des cours de français pour les cadres unilingues

La Banque Nationale a annoncé hier qu'elle incitera ses cadres anglophones à suivre des cours de français. La mesure vise entre autres John B. Cieslak, premier vice-président des technologies de l'information (TI).

Au cours des derniers jours, La Presse a fait état de certaines tensions à la Banque provoquées par l'obligation de nombreux employés de travailler en anglais, particulièrement au service des TI. Dès son arrivée, en 2007, M. Cieslak aurait demandé aux subalternes francophones de travailler en anglais. De plus, le gestionnaire aurait progressivement placé son réseau de cadres à la division des TI, dont plusieurs seraient unilingues, selon nos informations.

Les reportages de La Presse ont incité le comédien Guy A. Lepage à se prononcer sur la question dans Le Devoir, hier. L'animateur de Tout le monde en parle a dit au quotidien qu'il songeait à sortir ses billes de l'institution à la lumière des réactions timides de la Banque à l'égard de l'anglais au travail.

En début d'après-midi hier, la Banque a annoncé trois séries de mesures pour corriger la situation. La première a trait à la langue utilisée au cours des réunions. L'institution mettra en place des «façons de faire assurant le renforcement du déroulement des réunions et des échanges en français au Québec, sauf dans certains cas particuliers».

Par exemple, dans le cas des réunions où il y aurait un anglophone pour dix francophones, la Banque pourrait adjoindre à cet anglophone un employé bilingue qui lui traduirait les propos de la réunion. Cette façon de faire permettrait de tenir la réunion en français plutôt qu'en anglais.

Ce genre de solution ne pourra, toutefois, être appliqué au programme MAX, nous dit le porte-parole, Claude Breton. Ce programme - le plus important lié au TI - compte une grande portion de consultants internationaux anglophones. L'anglais resterait donc la langue d'usage.

La deuxième mesure concerne les cours de français. La Banque fera un «encouragement actif des gestionnaires qui démontrent une moins bonne maîtrise du français à suivre des cours d'apprentissage ou de perfectionnement. John Cieslak suivra des cours de français», écrit la Banque dans son communiqué.

Enfin, la Banque dit vouloir intensifier «le suivi des contrats externes relatifs à l'affichage afin d'assurer le respect des politiques de la Banque prévoyant la prédominance du français au Québec et le respect des directives des sites hôtes à l'extérieur du Québec».

Selon M. Breton, ces mesures touchent essentiellement le secteur des TI et des marchés financiers, le reste des employés évoluant largement dans un environnement en français. «C'est sûr que des choses vont changer dans ces divisions à la Banque», dit-il.