Tandis que plusieurs banques américaines se cassent les dents sur le marché canadien de la carte de crédit, Capital One prend plutôt de l'expansion. Après avoir vendu ses produits au Canada anglais seulement pendant 14 ans, l'entreprise américaine s'établit au Québec, a-t-elle annoncé hier.

Capital One s'est installée au Canada en 1996, mais elle n'avait jamais offert ses cartes de crédit aux Québécois. Le responsable du marketing de la société au Québec, Pascal Bricault, reconnaît que la langue était le principal obstacle.

«On voulait s'assurer de bien s'implanter au Canada anglais, s'assurer qu'on offrait les bons produits et les bons services aux Canadiens anglais, dit M. Bricault. Et en parallèle, on voulait s'assurer qu'on comprenait bien les Québécois, la langue, et qu'on avait les bonnes infrastructures et les bons produits pour desservir les Québécois.»

En janvier, Capital One a mis la main sur le portefeuille de cartes de crédit de la Compagnie de la Baie d'Hudson, qui étaient détenues par GE Capital Retail Finance. Cette acquisition lui a permis de mettre sur pied une équipe au Québec. Combien d'emplois seront créés ou consolidés au Québec? L'entreprise refuse de le dire, tout comme elle refuser de dévoiler l'ampleur de l'investissement requis pour financer son expansion.

Le marché canadien de la carte de crédit n'a pas été accueillant pour les banques américaines, ces dernières années. Pas plus tard que le mois dernier, la Banque TD a repris les activités de MBNA Canada, jusque-là propriété de la Bank of America. Il y a deux ans, BMO a acquis Dinner's Club, franchise de Citigroup.

Pour réussir où ses concurrentes ont échoué, Capital One mise sur des produits taillés sur mesure pour les clientèles québécoise et canadienne.

«La raison de notre succès, c'est qu'on a utilisé notre expertise au niveau des données et de la recherche sur nos cartes de crédit, dit Pascal Bricault. On a été capables de mettre de l'avant des campagnes de marketing qui résonnaient aux yeux des Canadiens anglais, et maintenant des Québécois.»