La banque suisse UBS (UBS), éclaboussée par la fraude d'un de ses courtiers qui lui a coûté 2,3 milliards de dollars, a entamé mercredi à Singapour une série de réunions de son conseil d'administration, tenues dans le plus grand secret.

Le directeur général de la première banque suisse, Oswald Grübel, a indiqué qu'il avait toujours la confiance du conseil d'administration du groupe, malgré la fraude d'un courtier et les rumeurs faisant état de son prochain départ, selon le quotidien suisse Cash.

Interrogé à Singapour par des journalistes pour savoir s'il avait toujours le soutien du conseil d'administration, M. Grübel a répondu: «oui, toujours», a précisé le journal économique.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole d'UBS a refusé de commenter cette série de réunions du conseil d'administration et de la direction générale.

La rencontre était prévue de longue date, selon la banque, et n'a pas été organisée à la suite du scandale suscité par l'arrestation d'un de ses courtiers londoniens, Kweku Adoboli, soupçonné de transactions frauduleuses ayant provoqué une perte de 2,3 milliards de dollars US.

Selon le quotidien suisse Tages-Anzeiger de mardi, Oswald Grübel, qui a refusé de démissionner, va demander au conseil d'administration un vote de confiance pour mener à bien la restructuration de l'établissement.

GIC, le fonds souverain de Singapour et principal actionnaire d'UBS avec 6,41%, a diffusé mardi un communiqué d'une rare sévérité, appelant l'établissement zurichois «à réagir fermement afin de rétablir la confiance dans la banque».

Le fonds souverain s'est déclaré «déçu» et «inquiet» des pertes occasionnées par le courtier et a demandé à UBS comment elle allait renforcer ses contrôles internes.

Les Singapouriens ont cependant affirmé qu'ils voyaient toujours UBS comme une banque solidement capitalisée et dotée d'une bonne activité de banque privée.

Selon le Tages-Anzeiger, le plan prévoit d'«abandonner autant que possible» les activités de négoce à propre compte et les activités obligataires, cette dernière activité ayant été responsable des pertes abyssales durant la crise financière.

Cependant, selon Dow Jones Newswires, M. Grübel a assuré mercredi, lors d'une réunion avec des employés de la banque, qu'il entendait maintenir l'activité de banque d'investissement.