La Banque Nationale (T.NA) accroît ses activités hors du Québec avec une deuxième acquisition d'importance en moins de six mois, pour un coût total proche du demi-milliard de dollars.

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Après maintes rumeurs dans le milieu financier, la Nationale a confirmé hier l'achat pour 206 millions de dollars des activités d'investissement des particuliers de la Banque HSBC Canada, filiale de l'un des plus gros groupes financiers du monde qui est en élagage d'actifs.

Cette acquisition comprend un réseau de 27 bureaux et leurs 120 conseillers en placement, dont la majorité des clients-investisseurs sont en Ontario et en Colombie-Britannique.

Actifs bienvenus

L'intégration de cette filiale de HSBC Canada devrait ajouter 14,2 milliards en actifs administrés à ceux que gère déjà la Financière Banque Nationale (FBN), principale filiale d'investissement de la banque.

Ces actifs de clients administrés par la FBN approcheront alors les 80 milliards, en incluant les 10 milliards ajoutés récemment avec l'acquisition de Wellington West, à Winnipeg.

Cette transaction de 273 millions, annoncée en mai dernier, concernait le rachat de la participation majoritaire de 82% du capital-actions de Wellington West que ne possédait pas encore la Nationale.

Avec cet achat, la banque a mis la main sur un réseau de 50 succursales situées partout au Canada hors Québec. Ce réseau regroupait alors 223 conseillers en placement pour servir quelque 68 000 clients-investisseurs.

Rétention des employés

Trois mois après cette annonce, la Nationale a indiqué, lors de ses derniers résultats trimestriels, que l'intégration de Wellington West était en bonne voie de réalisation. Et, facteur important après de telles transactions, la Nationale a indiqué avoir conclu de nouveaux «contrats d'emploi» avec la presque totalité (99%) des conseillers de Wellington West.

Il s'agit d'un taux de rétention de personnel et de clients relativement avantageux pour la Nationale. Mais, de l'avis d'analystes, il faudra voir maintenant si la banque peut répéter une telle rétention après le rachat des activités de conseils en placement de HSBC Canada.

À la direction de la Nationale, on se dit «confiants par rapport à la proposition» que la banque fait aux conseillers et aux clients de HSBC Canada.

Il faut dire que la banque y effectue déjà en sous-traitance la gestion comptable des comptes clients. Aussi, le prix d'achat convenu de 206 millions au comptant pourrait être révisé au fil des mois, selon les résultats d'intégration et de rétention des activités acquises chez HSBC Canada.

Quant à l'apport de cette acquisition à ses prochains résultats, la Nationale prévoit qu'elle devrait ajouter de 3 à 5 cents à son bénéfice par action annuel d'ici deux ans.

De plus, l'achat des activités de HSBC Canada fera passer à plus de 50% la part des revenus générés par les conseillers en placement de la Nationale qui proviennent de l'extérieur du Québec.

Pour les banques, les services de placement auprès des particuliers gagnent en importance comme sources de revenus et de profits. D'autant plus qu'ils procurent des résultats un peu moins volatils que ceux provenant des activités de banque d'investissement auprès des entreprises et des marchés financiers.

À la Nationale, au plus récent trimestre terminé, les activités de «gestion de patrimoine» comptaient pour 18% des revenus bruts et pour 13% des profits de toute la banque.

En Bourse, les actions de la Banque Nationale ont terminé hier en hausse de 0,5%, à 69,10$, alors que l'indice sectoriel des services financiers bougeait d'à peine 0,2%.

Les actions de la Nationale demeurent en hausse de 4% depuis le début de l'année, mais inférieures de 15% au sommet de 81,98$ atteint à la fin de mai dernier.