L'établissement Bank of America (BofA) va supprimer «environ 3 500 postes» au cours de ce trimestre en plus de 2.500 réductions d'emplois déjà effectuées cette année, a indiqué un porte-parole du groupe.

L'entreprise a déjà commencé à prévenir les employés concernés, a précisé Scott Silvestri dans un courriel à l'AFP.

Les 3 500 réductions de postes toucheront «la plupart des activités» de la banque.

«L'entreprise évalue régulièrement l'efficacité de ses activités et de temps en temps fait des ajustements», a justifié le porte-parole.

Le groupe recensait au total au 30 juin 287.839 employés.

Ces suppressions d'emplois avaient été dans un premier temps dévoilées par le Wall Street Journal jeudi soir, qui expliquait alors qu'elles faisaient partie d'un plan stratégique du groupe baptisé +Projet nouveau BAC+», le sigle sous lequel s'échangent les actions du groupe à la Bourse.

Mais le plan de restructuration «ne fait pas partie de cette initiative» qui se concentre sur «l'évolution de la stratégie du groupe vers une attention accrue aux clients» et «les résultats financiers», a affirmé Scott Silvestri.

Le porte-parole n'a pas mentionné de suppressions supplémentaires. Le quotidien économique indiquait jeudi qu'«au moins 10 000 emplois» étaient susceptibles d'être touchés.

La première banque américaine en terme d'actifs fait face à de nombreux défis, dont l'accumulation des procédures judiciaires intentées à son encontre liées aux prêts hypothécaires à risque hérités de sa filiale Countrywide, achetée en 2008.

Lestée par des charges liées à ces poursuites, la banque a ainsi publié une perte nette de 9,13 milliards de dollars pour le deuxième trimestre.

Affectée par ces troubles, l'action du groupe est en baisse de 47% depuis le début de l'année.

Le PDG de Bank of America Brian Moynihan avait tenté de rassurer les investisseurs le 10 août en affirmant au cours d'une téléconférence très suivie que les fondamentaux économiques étaient «bien meilleurs dans notre pays et dans notre entreprise qu'il y a quatre ans».

Pour se recentrer sur ses «coeurs de métier», la compagnie a récemment annoncé qu'elle cédait ses activités de cartes de crédit à l'international, notamment au Canada, en Espagne, au Royaume-Uni ou en Irlande.

Comme BofA, plusieurs banques ont récemment annoncé de vastes plans de suppressions de postes dont les britanniques HSBC (jusqu'à 30 000 emplois d'ici 2013), Lloyds (15 000 postes d'ici 2014), Barclays (3 000 emplois en 2011), la banque helvétique Credit Suisse (2 000 postes), l'établissement italien Intesa Sanpaolo (3 000 emplois d'ici 2013) ou la banque d'affaires américaine Lazard (1 500 emplois).