Aussi souhaitable soit-il, le débat sur l'amélioration du système de revenus de retraite au Canada doit maintenir un «bon équilibre» entre les solutions du secteur privé et les régimes publics, estime le président et chef de la direction de la Financière Power (T.PWF).

«Le système canadien est bien équilibré et très fort, comparativement aux autres systèmes dans le monde. Mais il n'est pas parfait. Il a besoin de certaines améliorations parce plusieurs Canadiens sont encore mal préparés (financièrement) pour la retraite», a indiqué Jeffrey Orr à l'occasion de l'assemblée d'actionnaires de la Financière Power, hier à Montréal.

Cela dit, le président de l'une des plus importantes sociétés canadiennes d'assurance-vie et de gestion d'avoirs financiers individuels au Canada a émis une mise en garde envers les propositions d'élargir le rôle des régimes de pension publics au détriment des interventions du secteur privé.

«Certains veulent une grosse amélioration des systèmes publics au Canada. Mais les systèmes (de retraite) qui sont plus forts sont ceux qui donnent la responsabilité de l'épargne aux individus, soit personnellement ou par l'entremise de compagnies», a soutenu M. Orr lors d'un point de presse après l'assemblée.

«Des politiques proposées dans certaines provinces et à l'échelle canadienne pourraient encourager les systèmes publics et décourager l'épargne privée au niveau des individus. C'est une chose qu'on a vu dans d'autres pays. Ils pensaient augmenter les régimes publics dans le total des épargnes de retraite alors que, dans les faits, ils ont éliminé l'épargne privée.»

Quant aux idées circulant au fédéral, le président de la Financière Power a déclaré son appui au projet de cadre national de régimes de retraite collectifs chez les employeurs privés qui a été convenu récemment entre Ottawa et les provinces.

«Nous appuyons des propositions comme celle-là, qui a été faite par le gouvernement conservateur en décembre dernier, afin d'encourager les régimes de retraite d'employeurs. Ça serait d'excellents changements qui bâtissent sur ce que nous avons déjà au Canada», a indiqué Jeffrey Orr.

En contrepartie, le président de la Financière Power a critiqué à mots couverts les propositions de bonification des régimes publics qui ont été formulées pendant la récente campagne électorale.

«Il y a des propositions faites par divers partis au Canada qu'on ne trouve pas bonnes», a-t-il dit.

Le NPD proposait de négocier avec les provinces une bonification jusqu'au double des prestations des régimes publics de revenu de retraite au Canada anglais (le RPC) et au Québec (Régie des rentes).

Résultats

Du côté de ses résultats, la Financière Power a fait part hier d'un profit de 370 millions, ou 52 cents par action, au premier trimestre 2011. Cela se compare à un bénéfice net de 363 millions, ou 51 cents par action, à la même période il y a un an.

La société a inscrit à ses livres une charge spéciale de 53 millions, ou 7 cents par action, après les séismes au Japon et en Nouvelle-Zélande.

Ce montant représente sa quote-part des pertes de sa filiale Great-West Lifeco avec ses activités dans le marché international de la réassurance.

Sans cette somme et d'autres éléments exceptionnels, le profit de la Financière Power au premier trimestre aurait atteint 398 millions.

De ce montant, 284 millions proviennent de Great-West, 121 millions de la Financière IGM et quatre millions de la société de portefeuille Pargesa. Cette société européenne investit dans des grandes entreprises industrielles, dont la pétrolière Total et la cimentière Lafarge.

À la Bourse de Toronto, les actions de la Financière Power ont terminé hier en hausse de 0,6% à 31,30$, alors que l'indice sectoriel des services financiers était en léger recul de 0,1%.