La banque américaine Citigroup a publié lundi un bénéfice net légèrement meilleur qu'attendu pour le premier trimestre, mais en baisse de 32% sur un an, notamment en raison d'une chute du chiffre d'affaires alors que la banque continue à réduire son périmètre d'actifs.

Le bénéfice net est ressorti à 3,0 milliards de dollars, soit 10 cents par action là où les analystes tablaient sur 9 cents.

Le bénéfice provient en large partie d'une baisse de 3,3 milliards de dollars des réserves pour pertes liées à des prêts, à cause de la réduction du périmètre de Citi Holding, qui regroupe les actifs en difficulté ou à vendre de la banque.

Le chiffre d'affaires a reculé de 22% sur un an, à 19,7 milliards de dollars, inférieur aux prévisions des analystes qui se situaient à 20,55 milliards de dollars.

Ce recul est attribué principalement à «une baisse des recettes obligataires et de la banque de détail en Amérique du Nord», selon un communiqué.

«La qualité du crédit a continué à s'améliorer pendant le trimestre, les pertes nettes liées aux prêts de Citigroup ayant diminué à 6,3 milliards de dollars», en baisse de 33% sur un an, note la banque.

«Après une année rentable en 2010, nous continuons à faire des progrès en 2011», «nos activités stratégiques ont enregistré une bonne performance malgré les difficultés économiques», a commenté le directeur général de Citigroup, Vikram Pandit.

«Les pertes de Citi Holdings ont continué à reculer, nous investissons dans nos activités de Citicorp», la division qui regroupe les activités stratégiques de Citi, a-t-il ajouté.

Citi continue à céder les actifs de Citi Holdings «aussi vite que c'est possible économiquement», a fait valoir M. Pandit. Ces actifs se situaient fin mars à 337 milliards de dollars, contre 500 milliards un an plus tôt.

John Gerspach, le directeur financier, a souligné lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes que la réduction des actifs de Citi Holdings allait se poursuivre à un rythme plus lent qu'en 2010, alors qu'il reste surtout des biens hypothécaires à risque en portefeuille, plus difficiles à céder.

«Nous restons des vendeurs actifs de prêts hypothécaires en défaut», ont insisté les dirigeants de Citi lors d'une conférence d'analystes.

Le chiffre d'affaires de Citicorp a baissé de 11% sur un an et celui de Citi Holdings de 50% en raison de la réduction des actifs et d'un transfert de 12,7 milliards de dollars d'actifs dans les comptes de la division de trading.

M. Pandit a averti que Citi Holdings allait «continuer à peser sur nos résultats, particulièrement sur les revenus» pendant plusieurs trimestres, même si le périmètre de ces activités se réduit.

Cette baisse devrait être progressivement compensée par l'augmentation du chiffre d'affaires de Citicorp sur laquelle mise le groupe.

Les dépenses du groupe ont augmenté de 7% sur un an notamment en raison de la hausse des frais juridiques et des investissements.

Citi va également embaucher des consultants indépendants pour vérifier le déroulement des saisies immobilières, à la suite du scandale provoqué cet automne par les révélations de nombreuses irrégularités dans ces procédures menées par les banques américaines.

Quatorze banques ont été rappelées à l'ordre mercredi par les autorités américaines et vont devoir procéder à des changements dans leurs opérations.

Chez Citi, cela va se traduire notamment par l'embauche de quelque 500 personnes, principalement pour servir de point de contact unique pour les acquéreurs de prêts immobiliers, comme l'a requis Washington.

Citi a continué à renforcer la solidité de son capital, avec un ratio de Tier Common One de 11,3%, fait-elle valoir.

L'action rebondissait de 1,70% à 4,50 dollars vers 16h40 GMT (12h40). «Citi continue à faire des progrès depuis sa quasi-implosion» pendant la crise financière, a commenté le site d'analystes 247wallst.com.