L'Industrielle Alliance (T.IAG) a dépassé les attentes des analystes financiers vendredi avec ses résultats du quatrième trimestre et ses prévisions pour 2011.
Au cours de la période qui a pris fin le 31 décembre, l'entreprise de Québec a engrangé un bénéfice net de 67,4 millions$ (80 cents par action), soit le même que durant le trimestre correspondant de 2009. Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 78 cents par action.
Le bon rendement des marchés boursiers ainsi que les rajustements des hypothèses actuarielles et de la situation fiscale ont apporté des contributions positives de quatre cents et de trois cents par action respectivement.
Par contre, la hausse marquée des ventes de produits d'assurance individuelle a fait en sorte de réduire la marge bénéficiaire et retranché trois cents au bénéfice par action.
Les primes et dépôts ont d'ailleurs progressé de 15,2 pour cent pendant le trimestre pour totaliser 1,78 milliard $. Le rendement des capitaux propres a toutefois reculé, passant de 14,9 pour cent l'an dernier à 12,7 pour cent cette année.
«Nous sommes vraiment fiers des résultats de ventes exceptionnels que nous avons enregistrés au quatrième trimestre», s'est félicité le président et chef de la direction de la société de Québec, Yvon Charest.
«Les initiatives que nous avons continué de mettre de l'avant afin d'élargir nos réseaux de distribution et d'étendre notre présence géographique, conjuguées à la force continue des marchés boursiers, nous ont permis, au dernier trimestre, de dépasser nos résultats de 2007, notre meilleure année sur le plan de la croissance et de la rentabilité», a-t-il ajouté.
Pour l'ensemble de l'exercice, l'Industrielle Alliance a enregistré un bénéfice net de 250,8 millions $ (2,99 $ par action), en hausse de 21,9 pour cent par rapport aux 205,8 millions $ (2,55 $ par action) dégagés en 2009. Les primes et dépôts se sont chiffrés à 6,62 milliards $, en hausse de 26,6 pour cent.
«L'année 2010 a été un grand succès en ce qui concerne la croissance, mais les taux d'intérêt à long terme ont représenté un défi, a reconnu M. Charest. Dans le cadre de notre examen de fin d'exercice et conformément à notre approche prudente à long terme visant la gestion de nos provisions mathématiques, nous avons rajusté certaines hypothèses d'évaluation et mis en place une série d'initiatives de gestion en vue d'atténuer l'incidence de la chute des taux d'intérêt.»
L'assureur a notamment réaffecté des éléments d'actif pour faire en sorte que la proportion des actions appariant ses engagements à long terme soit accrue de trois points, soit de 15 à 18 pour cent. Le rendement moyen des actions est généralement supérieur à celui des obligations.
L'Industrielle Alliance estime être en mesure d'absorber sans problème une baisse des marchés boursiers pouvant atteindre 21 pour cent.
Numéro un au Canada
Avec 45 pour cent des parts de marché en 2010, l'Industrielle Alliance a occupé le premier rang au Canada pour ce qui est des ventes nettes de fonds distincts, des fonds d'investissement assortis de certaines garanties sur le capital. L'entreprise a profité du retrait de ce marché de certains concurrents échaudés par la crise financière de 2007-08.
Il ne faut toutefois pas s'attendre à ce que la situation se répète en 2011. Les autorités fédérales ont resserré les normes de capital que les institutions financières doivent conserver, de sorte que les produits que l'Industrielle Alliance et les autres assureurs offrent depuis le 1er janvier sont un peu moins alléchants pour les clients.
«C'est un nouveau départ, a lancé Yvon Charest au cours d'un entretien téléphonique. On a gagné un 400 mètres en 2010, mais là, c'est une nouvelle course qui commence.»
L'Industrielle Alliance prévoit tout de même une bonne augmentation de ses profits en 2011 grâce à la croissance de 15 pour cent de son actif sous gestion en 2010, qui entraînera automatiquement une hausse des revenus. Les acquisitions effectuées l'an dernier, notamment celle d'American Amicable, aideront également.
La société a ainsi indiqué vendredi qu'elle s'attendait à ce que son bénéfice par action oscille entre 3,05 $ et 3,60 $ en 2011, en hausse par rapport à la fourchette cible de 2,75 $ à 3,25 $ établie pour 2010 et au BPA effectif de 2,99 $. La moyenne de la nouvelle cible, 3,33 $, est de huit cents supérieure aux prédictions des analystes.
L'action de l'Industrielle Alliance a clôturé à 38,60 $ vendredi, en hausse d'un pour cent, à la Bourse de Toronto.