La banque américaine Goldman Sachs (GS) a publié mercredi un bénéfice en recul de 37% en 2010 et de 53% sur le seul quatrième trimestre, grevé par des recettes de courtage et de produits obligataires en forte baisse, dépassant toutefois d'un cheveu les attentes de Wall Street.

Le bénéfice net part du groupe s'est élevé à 7,7 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année et à 2,2 milliards au quatrième trimestre.

Par action, cela représente respectivement 13,18 dollars sur l'année et 3,79 dollars sur le trimestre, alors que les analystes tablaient en moyenne sur 13,14 dollars et 3,76 dollars.

Le chiffre d'affaires de la banque d'affaires la plus célèbre de Wall Street a reculé de 13% sur l'année à 39,2 milliards de dollars et de 10% au quatrième trimestre à 8,6 milliards de dollars, en-deçà des attentes des analystes qui misaient en moyenne sur 39,49 mds USD et 9 mds USD respectivement.

Le recul du produit net bancaire est surtout dû aux opérations de marché, en chute de 43% sur le dernier trimestre et de 38% sur l'année.

Les revenus obligataires ont également dévissé, cédant 26% sur l'année et 24% sur le dernier trimestre.

«Les conditions économiques et l'environnement du marché ont été difficile pendant la plus grande partie de 2010», a plaidé le PDG Lloyd Blankfein, cité dans le communiqué du groupe.

«En regardant vers l'avenir, nous voyons des signes de croissance et une activité économique en hausse et nous sommes bien positionnés pour aider nos clients à développer leurs activités, gérer leurs risques et investir dans le futur», a-t-il affirmé.

Les revenus de la banque d'investissement ont baissé de 3% sur l'année à 4,8 milliards, mais ceux de l'activité de conseil financier ont progressé de 9%, reflétant «une hausse de l'activité des clients».

Les recettes provenant de l'émission de titres ont reculé de 11% en 2010 à cause «d'une activité moindre des clients».

Malgré la baisse des bénéfices et du chiffre d'affaires, les dépenses opérationnelles du groupe ont augmenté de 4% sur l'année, principalement à cause de l'augmentation des réserves pour frais juridiques.

La banque a notamment dû s'acquitter cette année d'une amende record de 550 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites des autorités boursières américaines.

La rémunération des employés, y compris les bonus, s'est élevée à 15,38 milliards de dollars en 2010, en baisse de 5% sur l'année. Elle a baissé «pour financer la contribution» de la banque à Goldman Sachs Gives, son organisation caritative interne, est-il précisé. Cette contribution s'élève à 320 millions de dollars sur l'année.

Le ratio rémunération sur chiffre d'affaires représente 39,3%, précise Goldman. C'est plus que l'an dernier (35,8%), mais beaucoup moins que le taux de 46,7% observé en moyenne entre 2000 et 2008.

L'an dernier, le niveau élevé des salaires dans la finance et en particulier chez Goldman Sachs, alors que le secteur financier avait dû bénéficier d'un plan de sauvetage gouvernemental pour résister à la crise, avait fait scandale aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde, notamment en Grande-Bretagne, où une taxe sur les bonus a été imposée.

Le ratio de fonds propres durs (tier one) selon les critères de Bâle 1 s'élevait à 16% fin 2010.

L'action reculait de 3,09% à 174,68 dollars vers 09H05 lors des échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance boursière.