BMO Banque de Montréal est la première banque canadienne à venir jouer dans le carré de sable des assureurs vie, en lançant aujourd'hui un produit d'épargne assorti d'une garantie de paiement la vie durant, sans égard aux perturbations boursières.

Paiement à vie BMO entre directement en concurrence avec les fonds à garantie de retrait minimum, qui ont connu un fulgurant succès depuis leur introduction sur le marché canadien en 2006.

«Ce n'est pas un produit d'assurance, souligne Serge Pépin, directeur général de BMO Fonds d'investissement. C'est toujours un billet de dépôt à capital protégé, mais avec un paiement à vie.» Les banques canadiennes, rappelle-t-il, ne sont pas autorisées à vendre de l'assurance vie.

Ce produit n'est offert qu'aux personnes de 55 ans et plus.

Le dépôt initial, d'un minimum de 5000$, est investi dans un portefeuille de Fonds d'investissement BMO, où il est immobilisé pendant 10 ans. Le portefeuille est rééquilibré chaque année pour s'orienter graduellement vers une répartition d'actifs plus prudente.

Au terme de cette période d'appréciation, le capital initial commence à être remboursé, à raison de 6% par année pendant 15 ans. Une part de 90% du capital investi aura alors été retournée à l'investisseur.

À la fin de ces 15 ans, soit 25 ans après l'investissement initial, l'investisseur pourra demander à encaisser le solde de son compte - dont le total peut varier, voire être nul, selon le rendement qu'a connu le portefeuille au fil des ans -, ou continuer à toucher son paiement annuel de 6%.

Ce choix est ensuite répété année après année, de telle sorte que, s'il le désire, le participant peut toucher l'équivalent de 6% de son investissement initial jusqu'à la fin de ses jours, indépendamment des soubresauts du marché boursier. À son décès, le solde du compte est versé à sa succession.

Cas concret

Dans l'exemple d'un investissement initial de 10 000$ fait à 55 ans, le participant touchera donc une somme de 600$ par année de 65 à 75 ans, période au terme de laquelle 9000$ de son capital initial lui auront été remboursés. À son gré, il pourra ensuite recevoir 600$ par année jusqu'à son décès où jusqu'à ce qu'il décide d'encaisser le solde de son compte.

Si l'investissement a été fait dans le cadre d'un REER, les remboursements de capital annuels des années 11 à 25 seront imposables. Les paiements des années 26 et suivantes, assimilables à des paiements d'intérêt, seront soumis à l'impôt, que le placement ait été enregistré ou non.

Le capital investi est engagé sans autre possibilité de retrait que les remboursements de capital au programme. «C'est une des raisons pour lesquelles nous recommandons de ne pas y investir plus de 30% de ses épargnes», déclare Serge Pépin.

Le paiement, qui s'apparente à une rente viagère, est versé mensuellement. Les retraités inquiets de la possibilité de survivre à leurs épargnes peuvent ainsi s'assurer qu'une part minimale de leurs coûts de subsistance sera toujours assumée - «pour que le loyer soit payé», résume Serge Pépin.

Paiement à vie BMO entre en concurrence directe avec les fonds à garantie de retrait minimum qui ont connu un très grand succès au Canada, depuis l'introduction de RevenuPlus de Manuvie, en 2006. D'autres avaient suivi, parmi lesquels SunWise de Sun Life et Helios de Desjardins Sécurité financière.

En 2009, toutefois, à la suite de l'effondrement des marchés, la plupart des garanties de capital offertes ont été revues à la baisse. «Paiement à vie BMO est peut-être un produit moins compliqué à comprendre», fait valoir Serge Pépin. Il ajoute que les frais de gestion de 2,75% par année sont relativement peu élevés.

Une analyse comparative plus complète reste à faire.