Les conseillers financiers des banques n'ont plus le monopole de la clientèle en quête de l'avis d'experts.

Les outils de calcul financier disponibles sur Internet remplacent de plus en plus les spécialistes de la finance. En plus de diffuser des informations provenant des banques, des courtiers et des conseillers financiers, certains sites Internet publient une grande quantité de conseils pratiques - de la planification d'une retraite à l'investissement, en passant par la façon de régler ses dettes.

«Le résultat, c'est que les gens développent une meilleure littératie financière», estime le président du Investor Education Fund, Tom Hamza.

Les outils financiers disponibles en ligne peuvent permettre aux consommateurs de prendre du recul afin d'évaluer avec plus de justesse s'ils ont, par exemple, assez d'argent pour s'acheter une maison, avec toutes les dépenses qui y sont associées.

«Il est toujours utile de faire des calculs à la main. Mais pour de nombreuses personnes, les calculs finissent par prendre le dessus sur les implications réelles des chiffres», ajoute M. Hamza, dont l'organisme basé à Toronto propose une information financière qui se veut neutre et indépendante.

L'Investor Education Fund chapeaute le site Internet GetSmarterAboutMoney.ca ainsi que des blogues et des réseaux sociaux associés qui traitent de la chose financière. Tom Hamza s'attend à ce que l'ensemble des sites génère plus d'un million de visites cette année.

«Notre croissance annuelle est d'environ 40 à 50 pour cent. Les gens cherchent de plus en plus à obtenir un deuxième avis neutre», croit-il.

La Banque de Montréal (TSX:BMO) vient tout juste de procéder au lancement d'un outil virtuel afin de permettre à ses clients de consulter, de gérer et d'assurer un suivi efficace de leurs dépenses et de leurs épargnes.

Le «BudgetSensé BMO» permet à la clientèle de l'institution financière de mettre en commun les informations de leurs comptes bancaires, de leurs marges de crédit et de leurs cartes de crédit afin de déterminer quel montant ils consacrent à diverses catégories de biens ou services.

«L'outil saura que le 100$ que vous avez dépensé au Home Depot est consacré à la rénovation ou à l'amélioration de votre demeure», explique le vice-président de la Distribution intégrée chez BMO Groupe financier, Andrew Irvine.

«Vous obtenez en fait un entraîneur financier qui vous aide à faire mieux en gymnastique financière, fait-il valoir. Il ne fait pas que catégoriser les dépenses: il vous donne également un aperçu des dépenses par rapport aux revenus, ce qui est fort utile.»

Il y a quelques jours, la Banque du Canada a de nouveau lancé une mise en garde aux Canadiens: le niveau de l'endettement des ménages a atteint de nouveaux sommets. La banque centrale lance des mises en garde au sujet des emprunts des Canadiens depuis environ un an, sans vraiment que cela ait changé quoi que ce soit.

Selon des données rendues publiques l'automne dernier, la dette des ménages canadiens a atteint un niveau record de 148 pour cent du revenu disponible au troisième trimestre. Ce niveau est supérieur à celui enregistré aux États-Unis.

«Nous croyons que nous pouvons faire une différence, que nous pouvons aider les Canadiens à mieux gérer leur argent pendant cette période difficile», affirme Andrew Irvine, de BMO.

Et c'est tout simplement plus pratique de dénicher des informations dans le confort de son salon, selon le directeur de Fiscalagents.com, David Newman. Fiscalagents.com, qui est en ligne depuis 12 ans, propose aux internautes un large éventail de renseignements financiers.

«La première chose à faire, c'est de comprendre l'importance de l'endettement par rapport aux revenus», estime M. Newman, qui voit cependant toujours l'utilité de prendre des choses en note à l'ancienne.

«Le papier, c'est quelque chose que l'on peut regarder et qui nous aide à réaliser combien de temps on mettra à éliminer nos dettes. Contrairement à l'ordinateur, on ne peut s'en détacher.»