Il s'agit d'une simple résolution qui pourrait permettre à des Canadiens d'épargner des centaines de dollars par année: faire de 2011 l'année du refus de payer des frais bancaires inutiles.

Plusieurs des choses qui font maugréer les Canadiens lorsqu'ils consultent leur relevé bancaire - des frais mensuels de 12,95$, 20$ pour un chèque certifié, 3$ pour un retrait à un guichet automatique - , peuvent être évitées avec un peu de détermination et de réflexion, affirment des experts.

«Le temps est venu de commencer à exiger (des institutions bancaires) qu'elles vous en donnent plus, parce qu'elles vous en demandent depuis longtemps et que cette relation doit commencer à être en votre faveur», fait valoir le président du Investor Education Fund, Tom Hamza.

La plupart des frais bancaires sont un gaspillage d'argent et peuvent être évités, a ajouté M. Hamza, qui suggère aux consommateurs de transférer leur compte dans une institution qui n'exige pas de frais bancaires, tout en offrant sensiblement le même service.

Mais il faudra d'abord négocier avec votre banque pour obtenir des frais moins élevés ou éliminés. Il est possible d'épargner de 10 $ à 15 $ par mois seulement en se débarrassant des frais bancaires.

Une autre manière simple d'économiser est de cesser d'utiliser les guichets automatiques qui n'appartiennent pas à votre banque. Un retrait à un guichet d'une institution concurrente ou appartenant à une entreprise privée peut coûter jusqu'à 3 $ par transaction. Pour certains consommateurs, ce type de frais peut totaliser 50 $ à 60 $ par mois.

«Deux dollars ne semblent pas représenter une grande somme à payer pour un guichet automatique privé, mais si vous retirez 40 $ et devez payer des frais de 5 pour cent pour cela, c'est beaucoup», a argué M. Hamza.

En plus de ces frais de la vie de tous les jours, plusieurs consommateurs doivent assumer des frais pour un nouveau chéquier, pour un chèque certifié ou encore à cause d'une provision insuffisante.

La première recommandation de Tom Hamza pour éviter les frais supplémentaires est de toujours demander à la banque de les réduire ou de les annuler. Et il ne faut pas hésiter à  mentionner le nom d'un compétiteur, selon lui.

«Soyez prudents lorsque vous allez à la banque et qu'on vous charge 10 ou 20 $ pour une opération courante qui, en fait, ne prend pas de temps et n'est pas inusitée, vous devriez demander qu'on vous la fasse gratuitement», a conseillé M. Hamza

«La clé, c'est qu'il faut le demander», a-t-il soutenu.

«Si vous ne le demandez pas, vous ne l'obtiendrez pas. Ils comptent sur le fait que les gens ne le demanderont pas et ne penseront pas aux autres offres disponibles sur le marché.»

Nul besoin d'être agressif, mais il faut être direct et poser beaucoup de questions, a-t-il dit. Les banques sont des entreprises très axées vers la compétition et se plieront souvent aux demandes de clients, particulièrement ceux qui y ont été loyaux.

Les frais liés aux cartes de crédit peuvent causer encore plus de dommage aux finances personnelles en raison du niveau élevé de leurs taux d'intérêts.

Des retards de paiements peuvent entacher un dossier, même chez les usagers les plus diligents, en plus de les obliger à débourser des frais additionnels. Toutefois, ces versements manqués peuvent être annulés grâce à un bon dossier de crédit, a ajouté M. Hamza.

MaryAnn Kokan-Nyhof, planificatrice financière chez MGI Financial, affirme que les hauts taux d'intérêts étaient parmi les premiers éléments qu'elle cherchait à éliminer pour aider des clients aux prises avec des problèmes de paiements.

Une des plus importantes pentes glissantes cachées derrière une carte de crédit sont les retraits en argent qui peuvent être effectués à partir d'un guichet automatique ou d'un chèque de dépannage directement envoyé au domicile.

Plusieurs entreprises de crédit imposent leur taux d'intérêt complet à partir du moment où le montant est touché. Les chèques de dépannage, eux, entraînent la facturation d'intérêts comme si une avance avait été versée.

Une autre méthode qu'utilisent les entreprises de crédit pour attirer des client est la diminution des taux d'intérêts pour les premiers mois d'un contrat.

Ce que la plupart des consommateurs ne savent pas, selon Mme Kokan-Kyhif, c'est qu'un nouveau taux d'intérêt, plus élevé, entre en vigueur dès qu'un paiement est manqué pendant la période d'application du taux diminué.

Certaines cartes de crédit vous permettent même de dépasser votre montant limite sans vous avertir, mais appliquent alors un taux plus élevé.

«La meilleure chose à faire, pour un consommateur, est d'être vigilant, de lire et de poser beaucoup de questions.»