Quatre courtiers associés à la succursale de Valeurs mobilières Desjardins à Brossard se retrouvent dans le collimateur de l'organisme de réglementation de courtiers en Bourse au pays, qui leur reproche de multiples infractions disciplinaires entre 2004 et 2006. Deux des quatre courtiers travaillent toujours chez VMD, qui clame leur innocence.

Le dossier d'Alain Béland est le plus lourd des quatre : l'ancien employé de Valeurs mobilières Desjardins (VMD) à Brossard a entre autres déclaré faussement une cession d'actions, acheté des titres d'un client ayant des liens d'initié et participé à un placement privé pour son propre compte sans en avertir son employeur. VMD dit avoir congédié Alain Béland à la suite de ces incidents en 2006. Pour régler cette histoire avec l'organisme régissant sa profession, Alain Béland a accepté une interdiction permanente de pratiquer le métier de courtier en valeurs mobilières en plus de payer des frais de 15 000 $.

Un autre ancien employé de VMD à Brossard, Jean-Guy Ducharme, a conclu une entente avec l'Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM). Jean-Guy Ducharme a payé une amende de 15 000 $ après avoir reconnu avoir recommandé des placements malgré des liens privilégiés entre des représentants de VMD et des initiés de ces entreprises. M. Ducharme n'est plus à l'emploi de Desjardins depuis la découverte des incidents en 2006. Il aurait quitté volontairement, selon VMD.

Les courtiers Jean-Luc Beaudoin et Natalie St-Amand, qui sont toujours à l'emploi de VMD, n'admettent pas avoir commis de faute professionnelle. Ils feront face à une audience disciplinaire durant deux semaines du 21 février au 4 mars prochain.

L'OCRCVM reproche notamment à Jean-Luc Beaudoin, le patron de trois autres employés dans cette affaire, de ne pas avoir surveillé suffisamment leurs comptes personnels. Quant à Natalie St-Amand, on lui reproche notamment d'avoir acheté des titres auprès d'un initié à l'insu de VMD et participé à un placement privé sans en avertir son employeur.

Valeurs mobilières Desjardins s'étonne de voir ses deux employés faire face à une audience disciplinaire. « Nous pensons que l'OCRCVM a une réponse exagérée par rapport aux infractions qui auraient pu avoir été commis. Nous allons défendre vigoureusement nos employés », dit Sylvain Perreault, chef de l'exploitation de Valeurs mobilières Desjardins.

La société de courtage du Mouvement Desjardins dit avoir porté les faits à l'attention de l'OCRCVM il y a déjà quatre ans. « Nous avons fait une enquête de quatre semaines en 2006, dit Sylvain Perreault. Nous avons communiqué nos résultats à l'OCRCVM, qui n'a amené aucun fait nouveau à ce que nous avions trouvé en 2006. Nous estimons que notre réponse à l'époque était appropriée. Un employé a notamment été congédié.» Aucune poursuite pénale n'a été intentée relativement à ces événements.