La quasi-totalité des offres de crédit que l'on reçoit dans le courrier sont illégales, du moins en ce qui a trait aux lois québécoises.

C'est le triste constat auquel en vient la Coalition des associations de consommateurs du Québec, qui a porté plainte contre huit institutions financières à l'Office de protection du consommateur (OPC).

La Coalition a réalisé une analyse en profondeur des aspects légaux et promotionnels des offres postales de crédit, qu'il s'agisse d'offres de cartes de crédit, d'augmentation des limites de crédit, de marge de crédit et ainsi de suite. Les offres analysées provenaient de l'ensemble des provinces canadiennes.

Parmi les problèmes soulevés, on note le fait d'inciter les consommateurs à se procurer un bien ou un service au moyen du crédit, ce qui est illégal au Québec.

D'autres problèmes sont liés au fait que l'aspect promotionnel est mis en évidence alors que les contraintes et conditions financières sont souvent présentées en caractères plus petits, éparpillées dans la documentation et rédigées dans un langage moins compréhensible que les avantages d'avoir tout à coup à sa disposition de l'argent additionnel.

L'analyse de 193 offres postales de crédit démontre que 67% d'entre elles ne respectaient pas les exigences de la Loi des Banques, une réglementation fédérale. Plus inquiétant, toutefois, est le fait que 97% de ces offres étaient en contravention de la Loi sur la protection du consommateur du Québec.

La Coalition souligne que, depuis 1990, l'endettement des ménages canadiens a augmenté six fois plus vite que leurs revenus, et leur dette totale équivalait en 2009 à 145% de leurs revenus. L'organisme demande au gouvernement québécois d'interdire la sollicitation postale sur le crédit.

Selon le porte-parole de l'OPC, Jean Jacques Préaux, ces plaintes ont été transmises aux affaires juridiques de l'organisme après une première analyse et les institutions, s'il est déterminé que les plaintes sont fondées, s'exposent à des amendes variant de 1000 $ à 100 000 $.