Bank of America (BAC) a annoncé mardi une perte nette part du groupe de 7,65 milliards de dollars US au troisième trimestre, en raison de dépréciations liées au changement de réglementation sur les cartes de crédit, mais a été bénéficiaire hors éléments exceptionnels.

Avant rémunérations des actions préférentielles souscrites par l'état fédéral au moment de la crise, la perte s'établit à 7,3 milliards US, selon un communiqué de la banque.

En excluant une charge exceptionnelle comptable pour dépréciation d'actifs de 10,4 milliards US, la banque américaine dégage un bénéfice de 3,1 milliards US, soit 0,27$ US par action, alors que les analystes tablaient sur 0,16$ US.

Il y a un an, la perte nette part du groupe de Bank of America avait atteint 2,24 milliards US.

La charge exceptionnelle «n'a pas d'impact sur les besoins de capitaux de la banque, ni sur ses ratios de solidité ou de liquidité et n'a pas d'impact sur sa capacité à servir ses clients», explique Bank of America dans un communiqué.

Elle découle des «limites sur les frais (de cartes de crédit) liés à la réforme financière votée en juillet, qui va réduire les futurs revenus de la branche de services internationaux des cartes bancaires».

«Nous nous adaptons à l'environnement réglementaire, la qualité du crédit continue à s'améliorer, et nous gérons les risques et augmentons notre capital. Nous sommes réalistes sur les difficultés à court terme et optimistes sur les opportunités de long terme», a commenté le directeur général de la banque, Brian Moynihan, cité dans le communiqué.

Les provisions pour pertes liées aux prêts du groupe sont notamment en forte baisse sur un an, à 5,4 milliards US contre 11,71 milliards au troisième trimestre 2009.

Ce progrès était salué par le marché et l'action progressait de 0,89% à 12,45$ US lors des échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance officielle.

Le chiffre d'affaires du groupe (net d'intérêts) atteint 26,7 milliards US, en hausse de 2% sur un an.

Les charges de rémunération du groupe ont augmenté de 10% sur un an à 8,4 milliards au troisième trimestre.

Dans la foulée de la nouvelle législation américaine qui limite les frais sur les découverts bancaires, Bank of America a rappelé qu'elle était en train de changer son système de commissions et qu'elle allait désormais exiger un solde minimum sur les comptes chèques de ses clients ou leur faire payer un tarif mensuel, et inciter ses clients à effectuer leurs opérations bancaires sur internet plutôt que dans les agences du groupe.

«Ces changements devraient entraîner des revenus supplémentaires», affirme-t-elle.

Les recettes liées aux taux d'intérêt, principalement les prêts, ont augmenté de 9%, notamment grâce à un moindre coûts du crédit pour la banque.

Les autres recettes se sont très légèrement effritées à 14,27 milliards US à cause d'une baisse des revenus de services bancaires, du courtage sur actions et obligataire, partiellement compensée par une hausse des revenus de cartes de crédit ou d'assurance.