C'est une grosse transaction dans un secteur qui a déjà vécu de meilleurs moments. Le courtier d'assurances américain Aon (AON) s'offre le cabinet de ressources humaines Hewitt Counsulting (HEW) pour 5 milliards de dollars. Un achat qui pourrait avoir un impact sur les bureaux montréalais d'Aon.





Aon prévoit que cette transaction lui permettra d'économiser 355 millions sur une base annuelle à partir de 2013. «Je dirais qu'une bonne proportion des économies vont venir des gens (de licenciements) et le reste pourrait venir de redondance dans les technologies de l'information», explique dans un entretien téléphonique l'analyste Doug Mewhirter, de RBC Marché des capitaux.



«C'est certain qu'on va regarder les réductions de coûts que permet cette fusion, comme c'est le cas dans toutes les situations semblables, explique à La Presse Affaires David Prosperi, vice-président aux communications de l'entreprise. Mais il est trop tôt pour dire qu'on a regardé au bureau montréalais ou à un autre bureau en particulier.»

Aon Conseil emploie 485 personnes à Montréal et tout près d'une centaine d'autres à Québec. C'est cette filiale d'Aon qui fusionnera avec Hewitt pour former Aon Hewitt contre 4,9 milliards US.

L'analyste de RBC Marché des capitaux convient que les éventuels licenciements n'auront pas lieu du jour au lendemain. Il s'attend à ce que la nouvelle entité attende d'avoir le feu vert de ses actionnaires et des autorités réglementaires avant de passer à l'acte et que les licenciements se fassent progressivement. L'accord final est attendu en novembre.

L'acquisition s'inscrit dans la stratégie de croissance d'Aon, pour «développer un portefeuille plus large de produits et services novateurs centrés sur ce que nous pensons être les deux facteurs les plus importants de l'économie mondiale aujourd'hui: le risque et les gens», a déclaré dans un communiqué le directeur général, Greg Case.

En attendant, hier, le marché n'a pas semblé impressionné. Le titre d'Aon Corp. a perdu plus de 7%, à 35,62$US, à New York.

La prime payée par Aon pour renforcer sa position dans le secteur des ressources humaines a semblé trop élevée par plusieurs, 41% de plus que la fermeture du titre de Hewitt vendredi.

L'analyste de RBC souligne également qu'il s'agit d'une grosse bouchée pour Aon, plus de deux fois plus importante que leur autre grande acquisition, celle de Benfield Group en 2008. «Je pense toutefois qu'à long terme, c'est une très bonne entente», précise-t-il.

Le chiffre d'affaires d'Aon Hewitt sera de 4,3 milliards et le groupe emploiera 29 000 personnes dans le monde.