Loin d'être remises des rendements cauchemardesques et des taux obligataires quasi abyssaux de 2008, les caisses de retraite ont subi encore de plein fouet le double effet de l'aversion pour le risque des intervenants sur les marchés.

Leur rendement au deuxième trimestre aura oscillé entre -2,0% et -3,5%, selon la composition de leur portefeuille.

Les caisses de retraite plus lourdement investies dans les titres à revenus fixes auront mieux réussi à protéger leur actif que celles dotées d'une politique de placement davantage orientée sur les actions.

Tous les indices boursiers ont abandonné de la valeur, entre le premier avril et le 30 juin. En fait, la contre-performance boursière du deuxième trimestre a effacé tous les gains du premier.

Les gestionnaires de la portion obligataire du portefeuille qui auront privilégié les échéances les plus longues auront mieux fait que ceux qui pariaient sur les plus courtes, mais c'était là une gageure audacieuse au début du trimestre alors que les marchés étaient encore euphoriques.

Les obligations canadiennes venant à échéance dans 10 ans ont pris beaucoup de valeur au deuxième trimestre. D'un rendement de 3,6% en début d'année, elles ont terminé le trimestre à 3,1%. (Plus les taux diminuent et plus la valeur de l'obligation s'apprécie sur le marché secondaire.)

Si les faibles taux entraînent un bon rendement obligataire, ils ont une fâcheuse contrepartie pour les régimes de retraite. Ils gonflent la valeur de leur passif dans la mesure de la solvabilité. Autrement dit, plus les taux sont faibles, et plus il faut d'argent pour qu'un régime de retraite à prestations déterminées puisse remplir ses engagements envers ses participants actifs et retraités, en cas de terminaison.

La solvabilité des régimes s'est sans aucun doute détériorée quelque peu au deuxième trimestre.

Du côté de l'actif, outre les obligations, seule l'encaisse a donné un peu de valeur, mais si peu. Cela reflète évidemment un taux directeur exceptionnellement bas fixé par la Banque du Canada.

Les marchés émergents et la Bourse canadienne ont moins mal fait, ce qui reflète la tenue relativement bonne de leur économie.

Les marchés américains, européens et asiatiques ont assez mal paru, même si, pour les premiers, le recul du dollar canadien aura contenu une partie des dégâts pour les caisses qui ne se sont pas protégées contre les fluctuations de change.