La banque américaine Citigroup (C) est revenue dans le vert au premier trimestre 2010 après une perte au dernier trimestre 2009, avec un bénéfice multiplié par près de trois sur un an et meilleur qu'attendu, d'après un communiqué publié lundi.

Par action, le bénéfice net atteint 15 cents, alors que les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice nul.

Au premier trimestre 2009, la banque avait dégagé un bénéfice net de 1,593 milliard de dollars. Elle avait perdu 7,76 milliards de dollars sur les trois derniers mois de 2009.

Le chiffre d'affaires s'est élevé à 25 421 milliards de dollars au premier trimestre, en hausse de 3,7% sur un an.

L'action bondissait de 7,45% à 4,90$ à 14H20 GMT à la Bourse de New York.

«Nous sommes fiers de nos résultats du premier trimestre mais restons prudents au sujet de l'environnement économique, en raison des incertitudes sur la reprise et du taux de chômage élevé aux États-Unis», a commenté le directeur général, Vikram Pandit, cité dans le communiqué.

«Notre performance a été facilitée par la stabilité des marchés de capitaux et par l'amélioration du climat mondial des affaires», a-t-il souligné.

Mais si le groupe voit «de plus en plus de preuves d'une reprise de la demande à l'étranger, nous ne voyons pas le même niveau de vigueur dans la demande aux États-Unis», a noté le directeur financier John Gerspach lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

«Nous ne nous attendons pas à ce que notre performance suive une ligne uniquement ascendante», a également tempéré M. Pandit.

Alors que l'autorité des marchés boursiers américains, la SEC, a porté plainte contre la banque d'affaires Goldman Sachs vendredi, John Gerspach a fait valoir que Citigroup «n'était pas impliquée dans (cette) affaire».

La SEC accuse Goldman Sachs d'avoir trompé des investisseurs en leur vendant certains produits financiers liés aux titres hypothécaires à risque américains («subprime»).

«La SEC, parmi d'autres régulateurs, mène une enquête dans tout le secteur sur les questions liées aux subprime. (...) Nous coopérons avec ces enquêtes, et il ne serait pas approprié pour nous d'en dire plus», a ajouté M. Gerspach.

Interrogé sur la dette grecque, M. Gerspach a affirmé que Citi y avait «une très faible exposition».

Les provisions pour pertes liées au crédit et pour litiges ont reculé de 2,4 milliards de dollars contre 8,6 milliards de dollars au quatrième trimestre, «leur plus faible niveau depuis le premier trimestre 2008», précise le communiqué.

Le groupe se félicite aussi de dépenses en baisse de 6% sur un an à 11,5 milliards de dollars.

Le chiffre d'affaires de Citicorp, qui regroupe les activités stratégiques du groupe, est en baisse de 17% à 18 522 milliards

Celui de Citi Holdings, qui rassemble les activités non stratégiques du groupe dont celui-ci veut se séparer, a progressé de 61% à 6,55 milliards de dollars.

M. Gerspach a précisé que le groupe faisait «tout son possible pour accélérer la sortie d'actifs de Citi Holdings», et que ces cessions pourraient éventuellement donner lieu à des pertes.

M. Pandit avait rappelé la semaine dernière que Citi souhaitait réduire son périmètre en cédant 40% de ses actifs.

«Nous reconnaissons tous chez Citi que nous ne serions pas là sans l'aide des contribuables américains. Nous sommes reconnaissants d'avoir pu repayer l'aide gouvernementale (TARP) avec un rendement substantiel, tout en ayant permis une hausse de la valeur de l'investissement (des contribuables) dans Citi», a reconnu M. Pandit.

«Ca n'est cependant pas assez. Nous sommes déterminés à (...) contribuer à la forte reprise économique de l'Amérique», a-t-il conclu.

Le Trésor américain a annoncé fin mars qu'il allait céder sur les marchés d'ici la fin de l'année les 27% de Citi qu'il détenait encore fin mars.

L'État avait injecté quelque 45 milliards de dollars dans Citigroup au plus fort de la crise financière, fin 2008 et début 2009.