La Caisse de dépôt et placement du Québec a enregistré un rendement de 10,04 % en 2009, sous l'indice de référence de 14,1 %. Cette performance laisse la Caisse dans le dernier quartile des caisses de retraite de même catégorie. L'actif net de la caisse, qui avait fondu de 35 milliards en 2008, est passé de 120,1 à 131,6 milliards en 2009.

La Caisse a affiché des gains absolus dans les marchés boursiers, dans le secteur revenu fixe et dans les placements privés. La totalité du rendement a été réalisée pendant le second semestre de l'année. Par contre, la valeur des portefeuilles immobiliers a beaucoup diminué.

Les états financiers 2009 de la Caisse (PDF)

Trois facteurs principaux expliquent l'écart entre le rendement de la Caisse et l'indice de référence. Pour une bonne moitié, il est dû au portefeuille de dettes immobilières, qui a affiché une perte de 10,3%. La sous-pondération des marchés boursiers pendant les premiers mois de l'année et la sous-performance des placements privés sont responsables du reste.

La sous-pondération des marchés boursiers au début de 2009 a fait rater à la Caisse une partie de la relance des Bourses. C'est d'ailleurs dans le premier semestre que la Caisse a souffert de la comparaison avec l'indice de référence de ce secteur. L'institution avait alors enregistré un rendement légèrement négatif (-0,3%), pendant que l'indice était à 4,7%. Dans le deuxième semestre, la Caisse a fait mieux, avec un rendement de 10,4%, contre 9% pour l'indice.

Le portefeuille de placements privés, avec un rendement de 10,8%, pâtit aussi de la comparaison avec son indice de référence, qui s'établit à 24%.

Dernier quartile

Notons que cette année, la Caisse a choisi de ne pas se comparer officiellement à ses pairs. Traditionnellement, elle se comparait à un indice global regroupant les caisses de retraite de plus d'un milliard. La Caisse admet néanmoins qu'elle se trouve en queue de peloton pour l'année entière, soit dans le quatrième quartile. Mais elle se trouvait dans le premier quartile au dernier trimestre de l'année. «Mais ce n'est pas la mesure que nous préférons», ont précisé ce matin les dirigeants de la Caisse dans un huis-clos avec les journalistes.

À la fin janvier, en entrevue avec La Presse, Michael Sabia avait parlé de 2009 comme d'une année de «transition douloureuse». Par voie de communiqué, il a résumé la stratégie de la Caisse pendant ces 12 mois. «Nous avons rééquilibré notre portefeuille de placements et rebâti notre position sur les marchés boursiers. Nous avons également réévalué nos portefeuilles immobiliers et repositionné l'ensemble de ce secteur qui a été frappé par la baisse importante des marchés mondiaux. [...] Nous avons commencé à établir de solides fondations pour la Caisse.»

À son arrivée, Michael Sabia avait promis de faire le ménage à la Caisse, de revoir son fonctionnement, sa structure et sa vision.

En 2009, la Caisse a réduit ses charges d'exploitation et ses frais de gestion externe de 43 millions, une baisse de 13,7 %. Le passif de l'institution est quant à lui passé de 66,8 à 39,1 milliards, une baisse de 41,5%. «Nous avons simplifié et amélioré le fonctionnement de la Caisse. Nous nous sommes donné une plus grande flexibilité opérationnelle et financière pour mener à bien nos stratégies de placement», a déclaré hier M. Sabia.

L'an dernier, la Caisse avait affiché un rendement de -25%, contre un indice de  référence de -18,5%.