L'Industrielle Alliance, Assurance et services financiers (TSX:AIG) a fait état vendredi d'un bénéfice net record pour son quatrième trimestre et en a profité pour annoncer des prévisions plus ambitieuses pour 2010.

«Nous devrions être fiers de nos résultats compte tenu du fait que l'année avait commencé avec une chute marquée et inquiétante des marchés boursiers», a déclaré le président et chef de la direction de l'institution de Québec, Yvon Charest, au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers.

«Sans aucun doute, nous avons connu notre meilleur trimestre depuis le début de la crise financière, s'est-il félicité. Les profits sont de retour à leur niveau d'avant la crise. Le rendement des capitaux propres est très fort et la croissance des affaires est de nouveau au rendez-vous.»

Au cours du trimestre qui a pris fin le 31 décembre, l'Industrielle Alliance a enregistré un bénéfice net de 67,4 millions $ (83 cents par action), comparativement à une perte nette de 110,2 millions $ (1,37 $ par action) il y a un an, alors qu'il avait fallu inscrire des provisions en raison de la baisse prononcée des marchés boursiers et des taux d'intérêt.

Le rendement des capitaux propres a atteint 14,9 pour cent, alors qu'il avait été de moins 25,8 pour cent en 2008.

Le chiffre d'affaires trimestriel s'est élevé à 1,38 milliard $, en hausse de 33 pour cent. Les primes et dépôts ont totalisé 1,55 milliard $, en progression de 27 pour cent.

Des changements apportés aux hypothèses d'évaluation ont entraîné des pertes d'exploitation de 45,9 millions $ pour le secteur des rentes collectives et de 0,7 million $ pour celui de la gestion de patrimoine. Les profits du trimestre proviennent donc essentiellement de l'assurance individuelle.

Hormis ces éléments comptables, c'est le secteur de la gestion de patrimoine qui a volé la vedette au quatrième trimestre, avec un bond de 68 pour cent des produits, qui ont totalisé 756,2 millions $, en raison principalement de la reprise des marchés financiers. Les ventes de fonds distincts et de fonds communs ont explosé de 83 pour cent.

Dans les rentes collectives, les ventes ont augmenté de quatre pour cent pour se chiffrer à 267,4 millions $. En assurance individuelle, les primes ont crû de trois pour cent à 241,4 millions $, et de 13 pour cent à 37,7 millions $ en assurance de dommages.

Forte de ces résultats, l'Industrielle Alliance a continué à renforcer sa solidité financière. Son ratio de solvabilité atteignait 208 pour cent au 31 décembre, soit bien au-delà de la fourchette-cible de 175 à 200 pour cent qu'elle s'est fixée.

Les marchés boursiers devraient plonger de 34 pour cent par rapport à leur niveau de décembre pour que le ratio de solvabilité de l'institution recule à 175 pour cent, et de 46 pour cent pour qu'il atteigne 150 pour cent, le premier seuil limite établi par les autorités réglementaires.

L'entreprise s'est donc sentie à l'aise de promettre un bénéfice par action oscillant entre 2,75 et 3,25 $ en 2010, en hausse par rapport à la fourchette de 2,50 à 3 $ fixée pour 2009.

L'Industrielle Alliance a terminé la dernière année avec un bénéfice net de 205,8 millions $ (2,55 $ par action), en forte hausse par rapport aux 66,1 millions $ (82 cents par action) dégagés en 2008.

Le chiffre d'affaires annuel s'est élevé à 5,8 milliards $, en hausse de 30,2 pour cent.

L'actif sous gestion de l'Industrielle Alliance atteignait le niveau record de 58,4 milliards $ au 31 décembre, une hausse de trois pour cent en trois mois et de 18 pour cent sur l'année.

La compagnie a par ailleurs annoncé, vendredi, son intention de racheter jusqu'à 2,4 millions de ses actions ordinaires, ce qui représente environ trois pour cent des titres en circulation.

Depuis son entrée en Bourse, il y a dix ans, l'Industrielle Alliance est passée d'une société d'assurance de personnes exerçant ses activités principalement au Québec à un groupe financier actif partout au Canada et dans certains Etats américains. L'entreprise emploie plus de 3400 personnes.

L'action de l'Industrielle Alliance prenait a clôturé à 33,30 $ vendredi, en hausse de 3,5 pour cent, à la Bourse de Toronto.