Les primes d'assurance automobile sont en baisse de 9,8% au Québec. Au quatrième trimestre 2009, la prime moyenne s'établissait à 1163$, 127$ de moins qu'un an plus tôt.

En comparaison, celles de l'Ontario ont bondi de 5,3%.

C'est ce qu'a annoncé la firme Kanetix, à la mi-janvier, à la suite d'une étude qu'elle a menée.

Ne nous y trompons pas: cette nouvelle a d'abord pour but de faire parler de l'entreprise. Mais elle soulève néanmoins quelques points intéressants.

 

Kanetix permet au consommateur d'obtenir jusqu'à cinq soumissions en ligne simultanément, et d'en faire la comparaison. Les Québécois ont ainsi accès aux propositions de 16 assureurs.

«Nous nous considérons comme un centre de magasinage», décrit George Small, cofondateur de l'entreprise. «Nous ne vendons rien, ce sont les assureurs et courtiers avec lesquels nous sommes associés qui vendent leurs produits.»

Le calcul des primes moyennes citées dans leur étude est basé sur les soumissions qui transitent par leur site internet.

Les consommateurs qui visitent ce site ont peut-être des voitures particulièrement onéreuses et récentes, car cette prime moyenne est deux fois plus élevée que celle calculée par l'antenne québécoise du Bureau d'assurance du Canada (BAC). Les calculs de celle-ci s'appuient sur les données que les assureurs qui font affaire au Québec sont requis de fournir.

La prime moyenne en 2008, pour l'ensemble des véhicules de tourisme du Québec, s'est établie en 2008 à 561$. Elle est en baisse légère mais constante depuis 2004, alors qu'elle atteignait 588$.

Pourquoi? Une hypothèse sympathique voudrait que les Québécois conduisent de mieux en mieux, font moins de réclamations, et récoltent ainsi les fruits de leur excellente conduite. Sympathique mais fausse.

«La fréquence de sinistres est passé de 59% à 64% durant cette période», fait observer Anne Morin, responsable des affaires publiques au BAC.

La fréquence des sinistres a donc augmenté pendant que la prime moyenne diminuait.

«Pour chaque dollar de prime recueilli, les assureurs ont retourné 59 cents en indemnités à leurs assurés en 2004 et 64 cents en 2008, poursuit-elle. Ces données confirmeraient que les assureurs ont plutôt consenti une baisse de leurs profits pendant cette période pour maintenir, voire abaisser, leur niveau de primes.»

Simon Carreau, chargé de recherche à l'Union des consommateurs, en tire deux conclusions logiques: «Les compagnies semblent avoir des marges bénéficiaires substantielles qui leur permettent de jouer la concurrence», constate-t-il d'abord. La deuxième: les consommateurs ont intérêt à faire jouer cette concurrence.

C'est pourquoi il voit d'un bon oeil l'arrivée de nouveaux joueurs comme Kanetix, dont il ne connaissait pas l'existence, mais dont il s'est empressé de tester les services. «Un site comme celui-là, qui les met clairement en compétition les uns contre les autres, ne peut pas nuire», indique-t-il.

Il suggère aux consommateurs de tester ce service: «Ça peut donner une indication», dit-il. Mais il conseille de vérifier ensuite les prix directement avec un agent, pour s'assurer que tous les facteurs ont été pris en compte.