L'un des plus anciens gestionnaires d'actifs canadiens fait un pas de plus à l'étranger. McLean Budden lance la première famille canadienne de fonds disponibles partout dans le monde.

La société offrira cinq de ses fonds les plus performants sous forme d'OPCVM (organisme de placement collectif en valeurs mobilières, connu sous l'acronyme UCITS en anglais).

Les OPCVM sont de proches parents des fonds communs de placement, comme on les connaît au Canada. Lancés en 1985, ils renferment aujourd'hui 4700 milliards d'euros (6940 milliards CAN) en Europe, selon la Banque centrale européenne.

Les OPCVM ouvriront à McLean Budden la porte d'une centaine de pays de l'Union européenne, de l'Asie et du Moyen-Orient.

McLean Budden sert une clientèle internationale depuis plus de 40 ans. La firme gère des actifs de 2,5 milliards de dollars pour des clients étrangers dans une douzaine de pays. Récemment, certains clients lui ont signalé leur intérêt pour des fonds sous forme d'OPCVM.

McLean Budden leur offrira donc un fonds d'actions américaines, qui est le vaisseau amiral de sa famille au Canada, ainsi que trois fonds d'actions mondiales, notamment le fonds d'actions mondiales croissance qui a connu d'excellents rendements dernièrement.

À cette brochette s'ajoutera un fonds d'actions canadiennes, ce qui n'était pas prévu au départ. «Il y a eu beaucoup d'intérêt pour notre fonds d'actions canadiennes, ce qui nous a un peu surpris», avoue Roger Beauchemin, président et chef de la direction de McLean Budden.

Après plusieurs belles années de performance boursière, le Canada a la cote à l'international. «Notre Bourse est assez concentrée dans des secteurs porteurs que les gens aiment bien, comme l'énergie, les matières premières et nos services financiers qui sont très sains», signale M. Beauchemin.

Les cinq nouveaux OPCVM de McLean Budden s'adresseront principalement aux caisses de retraite et aux plates-formes de rente collective. «On est très optimistes d'atteindre nos objectifs. L'idée, c'est d'être rentable d'ici trois à cinq ans», dit M. Beauchemin, qui songe même à ouvrir un bureau en Europe l'année prochaine.

Changement au Canada

Avec 35 milliards d'actifs sous gestion, McLean Budden est le deuxième gestionnaire indépendant au Canada. L'assureur Sun Life détient 60% de la société. Le reste est détenu par une soixantaine d'employés.

La firme gère les avoirs de régimes de retraite, de fondations et de clients fortunés. Elle offre aussi une dizaine de fonds communs aux investisseurs particuliers. Cette famille était reconnue pour les frais de gestion très bas de ses fonds vendus sans intermédiaire.

Mais la firme a modifié sa stratégie de distribution l'an dernier. Elle a fermé son canal de distribution direct, sauf au Québec, où les particuliers peuvent toujours acheter les fonds sans intermédiaire. Depuis, McLean Budden mise sur la distribution de ses fonds par l'entremise de conseillers.

À cette fin, une nouvelle version de ses fonds a été créée, avec des frais de gestion plus élevés, ce qui permet de verser une commission de maintien aux conseillers financiers qui épaulent les clients.

«La réalité, au Canada, c'est que les fonds communs sont vendus et non achetés», explique M. Beauchemin. Aux États-Unis, les investisseurs magasinent vraiment eux-mêmes leurs fonds communs. Ici, ils veulent avoir des conseils.