L'assureur américain AIG s'apprête à verser des millions de dollars d'indemnités de départ à sa directrice juridique, Anastasia Kelly, démissionnaire, affirme le Wall Street Journal mardi, citant des sources proches du dossier.

D'après le quotidien, Mme Kelly a démissionné en raison des limites imposées par le gouvernement sur les salaires des dirigeants d'entreprises renflouées par l'État.

AIG se serait décidé à verser ces indemnités à sa directrice juridique en raison de la politique de départs de la firme, qui stipule que certains cadres peuvent démissionner si leur paie est fortement réduite, précise le quotidien.

Une porte-parole d'AIG contactée par l'AFP s'est refusée à tout commentaire.

Le gouvernement américain a imposé en octobre des coupes claires dans la rémunération des dirigeants des sept entreprises ayant été le plus renflouées par l'État, dont AIG.

Le Wall Street Journal avait déjà indiqué en novembre que le directeur général de l'assureur, Robert Benmosche, avait menacé de démissionner à cause de ces restrictions.

M. Benmosche avait alors qualifié ces propos de «spéculations», admettant tout de même être «profondément frustré» par les efforts de l'administration Obama pour limiter les hauts salaires d'AIG.

Selon le quotidien mardi, Mme Kelly et quatre autres cadres dirigeants ont menacé de démissionner en décembre à cause de limites imposées à leur paie, Mme Kelly conseillant ses collègues sur les actions qu'ils pouvaient intenter pour protéger leurs rémunérations.

Les quatre autres dirigeants ont fini par renoncer à leur projet mais pas Mme Kelly, poursuit le Wall Street Journal.

Fin novembre, le quotidien rapportait que plusieurs responsables du Trésor et de la Réserve fédérale avaient plaidé pour un assouplissement des restrictions sur les salaires des dirigeants d'AIG, craignant qu'elles ne soient trop sévères et ne provoquent le départ de cadres clés de l'entreprise, avec un effet néfaste pour l'assureur et les contribuables.

La semaine dernière, le gouvernement américain a d'ailleurs autorisé le relèvement de la rémunération de nombre de patrons d'entreprises renflouées à coup de milliards par l'État, mais pas chez AIG, par crainte de faire fuir les dirigeants les plus compétents.

L'assureur, nationalisé à 80% et sauvé de la faillite grâce à des aides fédérales s'élevant à 180 milliards de dollars, avait fait scandale en mars en versant 165 millions de dollars en primes à certains de ses cadres.