Le gouvernement fédéral a l'intention d'empêcher les banques canadiennes de recourir à Internet pour la promotion et la vente de leurs produits d'assurance.

Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a affirmé mercredi avoir écrit aux banques canadiennes pour leur demander de cesser de vendre des produits d'assurance sur internet, ajoutant qu'il avait l'intention de déposer un projet de loi pour rendre illégale cette pratique.

Comme il fallait s'y attendre, l'industrie du courtage d'assurances a accueilli favorablement la nouvelle.

Toutefois, les représentants de l'association représentant l'industrie bancaire canadienne ont été consternés par cette annonce. Ils ont notamment affirmé que les consommateurs en subiront les contrecoups, car ils auront moins d'informations pour faire des choix avisés en matière de services financiers.

«Nous avons été abasourdis d'apprendre que M. Flaherty veut imposer des limites aux Canadiens sur l'endroit et la manière d'obtenir de l'information au sujet des assurances», a déclaré l'Association des banquiers canadiens, dans un communiqué.

«De plus, M. Flaherty a pris cette initiative sans effectuer de consultations publiques auprès des Canadiens ou de l'industrie bancaire.»

Actuellement, les banques peuvent vendre des produits d'assurance par le truchement de filiales distinctes, mais pas par l'intermédiaire de succursales bancaires.

Cependant, le Bureau du surintendant des institutions financières a récemment rendu une décision dans laquelle il indique qu'aux termes de la loi actuelle, cette politique de séparation ne s'applique pas aux sites internet.

«À mon avis, ça ne correspond pas aux principes que véhicule cette politique», a fait savoir M. Flaherty à sa sortie de la Chambre des communes mercredi.

«J'ai écrit aux banques pour leur dire que ce n'était pas conforme aux politiques du gouvernement et je leur ai demandé de mettre fin à ces pratiques rapidement», a-t-il renchéri.

Jim Flaherty a envoyé sa missive au moment où la députée libérale Alexandra Mendes a déposé un projet de loi d'initiative parlementaire avec l'intention, a-t-elle précisé, d'accorder des chances égales aux grandes banques canadiennes et aux compagnies d'assurances indépendantes.