Le G20 doit adopter des mesures encadrant les pratiques de rémunération dans la banque, a souhaité le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, dans un entretien diffusé mercredi.

Dans cette entrevue accordée à la radio-télévision publique américaine PBS, M. Strauss-Kahn a répété que la réforme de la régulation financière internationale n'avançait pas assez vite à ses yeux.

Le chef du FMI a qualifié d'«insensés» les bonus que plusieurs banques occidentales renflouées par les contribuables prévoient de verser à certains de leurs employés, et à dit comprendre le ressentiment exprimé par les citoyens ayant participé au sauvetage de ces établissements financiers.

«Je pense que c'était une bonne chose de donner de l'argent à ces banques car si les banques s'effondrent, c'est l'économie mondiale qui s'effondre», a déclaré M. Strauss-Kahn sur PBS.

Néanmoins, a-t-il ajouté, «nous devons trouver de nouvelles règles pour la rémunération (dans la finance), pas seulement d'un point de vue moral, ce qui serait déjà suffisant, mais aussi parce que nous devons éviter que des individus prennent des risques en fonction de leur propre intérêt qui mettent en danger le système tout entier», a dit M. Strauss-Kahn.

Au journaliste qui lui demandait si le G20 allait déboucher sur une nouvelle régulation du système financier international, M. Strauss-Kahn a répondu: «Je l'espère».

«Le problème, a-t-il ajouté, est qu'il y a un consensus large sur ce qu'il faudrait faire, mais le processus avance très lentement et nous devons faire accélérer les choses», a-t-il ajouté.

Les chefs d'État et de gouvernement du Groupe des Vingt (G20), forum regroupant les principaux pays avancés et émergents, doivent se retrouver les 24 et 25 septembre à Pittsburgh, dans l'Est des États-Unis, pour tenter de réformer la régulation financière internationale et coordonner leurs efforts pour sortir de la crise.

A l'initiative de la France, les Européens veulent proposer une action internationale concertée pour limiter les rémunérations dans la banque, mais les États-Unis s'y montrent catégoriquement opposés.