Le Crédit Agricole réalise une marge de 95% sur un produit d'assurance des moyens de paiement (carte bancaire et chéquier), baptisé Sécuricompte, affirme un article de l'hebdomadaire Marianne à paraître samedi.

Citant une note interne datant de 2007, Marianne affirme que la dizaine de millions de souscripteurs à Sécuricompte ont versé 194,5 millions d'euros (304 millions CAN) de cotisations, quand les sinistres déclarés (utilisation frauduleuse de la carte bancaire ou du chéquier) n'ont donné lieu qu'à 8 millions d'euros de remboursements. Soit un bénéfice de 186 millions d'euros (290 millions CAN).

En effet, cette assurance, qui est toujours proposée par Crédit Agricole, permet aux clients de racheter leur franchise, qui est de 150 euros en cas d'usage frauduleux de leur carte de paiement.

Moyennant une cotisation de 2 euros par mois en moyenne, les assurés toucheront donc un maximum de 150 euros en cas de sinistre. Au-delà de ce plafond, les clients titulaires de moyens de paiement sont indemnisés par le GIE Cartes Bancaires qui regroupe toutes les banques de la place.

La plupart des banques proposent des assurances similaires, sous d'autres appellations.

«Normalement, le total des cotisations doit se rapprocher de celui des sinistres plus les frais. Le vrai montant de la police devrait être de 0,10 euro, et pas de 2 euros», explique un spécialiste de l'assurance sous couvert d'anonymat, cité par Marianne.

Interrogé par l'AFP, le Crédit Agricole s'est refusé à tout commentaire.

D'après le cabinet d'études Xerfi, en 2007, l'ensemble des banques françaises ont récolté 1 milliard d'euros de cotisations sur les assurances de moyens de paiement.