La Bank of America a payé une amende de 33 millions de dollars à la SEC (Securities and Exchange Commission) pour avoir induit en erreur les investisseurs au sujet des primes versées aux dirigeants de Merrill Lynch.

Lorsque la BofA avait consulté ses actionnaires pour le rachat de Merrill Lynch, elle avait affirmé que la banque avait accepté de ne pas verser de prime de fin d'année sans l'accord de BoA, mais la SEC affirme que la Bank of America a autorisé Merrill Lynch à payer 5,8 milliards de primes. Cette somme représente près de 12% des 50 milliards de dollars déboursés pour acquérir Merrill.

Le document envoyé par courriel par la BofA à 283 000 de ses actionnaires au sujet de Merrill Lynch était «significativement faux et induisait en erreur», a dénoncé la SEC dans un communiqué.

La SEC a déclaré que BofA avait accepté de verser 33 millions de dollars pour boucler le dossier, sans confirmer ni démentir les accusations.

La Bank of America avait reçu 45 milliards de dollars d'aide publique, dont 20 milliards conditionnés à l'acquisition de Merrill, réalisée au 1er janvier dernier.

Mais il est apparu récemment, dans un rapport du ministre de la Justice de l'État New York Andrew Cuomo, que BofA avait versé 3,3 milliards de dollars de primes à ses cadres en 2008, dont un total de 64 millions à quatre dirigeants, et que Merrill Lynch avait versé 3,6 milliards de dollars de primes à des employés juste avant le rachat, dont 121 millions en tout à quatre personnes, alors même que la banque a enregistré plus de 15 milliards de pertes au quatrième trimestre.

«Les sociétés doivent donner aux actionnaires toute l'information factuelle sur les transactions qu'il leur est demandé d'approuver», a déclaré Robert Khuzami, directeur de la branche chargée d'appliquer les sanctions au sein de la SEC. «Omettre de révéler qu'une société en difficulté va payer des millions de dollars de bonus est à l'évidence un manquement à ce devoir».