Le géant bancaire britannique HSBC a vu ses bénéfices chuter au premier semestre, sous l'impact d'un nouveau gonflement de ses provisions pour pertes sur le marché du crédit, a-t-il annoncé lundi dans un communiqué.

La banque, numéro un d'Europe et l'une des toutes premières du monde par la capitalisation boursière, a essuyé une baisse de 57% de son bénéfice net, à 3,347 milliards de dollars (2,3 milliards d'euros), pour un bénéfice imposable divisé de moitié, à 5,02 milliards. L'activité, mesurée par le produit net d'exploitation, a reculé de 12% à 34,7 milliards.

L'effondrement des bénéfices s'explique par un gonflement de 39% des provisions pour pertes et autres charges sur le marché du crédit, à 13,9 milliards de dollars.

Par divisions, la banque de détail a essuyé une perte imposable de 1,25 milliard, contre un bénéfice correspondant de 2,31 milliards un an plus tôt.

La banque commerciale et la gestion de fortune ont quant à elles vu leurs profits reculer.

En revanche, la banque d'investissement et les autres activités de marchés ont dégagé un bénéfice plus que doublé, à 6,3 milliards.

Par zones géographiques, la banque est restée bénéficiaire partout à l'exception de l'Amérique du Nord, où ses pertes se sont creusées à 3,7 milliards sur le semestre.

Malgré la chute de ses profits, la banque a voulu faire montre d'optimisme, mettant en avant ses «résultats records» dans la banque de financement et d'investissement, et se disant «idéalement placée pour profiter de la reprise», même si «les perspectives économiques demeurent incertaines».

Le président Stephen Green a estimé que «les conditions ont continué de s'améliorer dans le secteur financier» et qu'«il se pourrait bien que nous ayons touché le point bas du cycle des marchés financiers, ou que nous soyons sur le point de l'atteindre».

Mais «le calendrier, l'ampleur et le profil d'une reprise économique générale restent très incertains», a-t-il souligné.

Par ailleurs, la banque, qui avait fait appel à ses actionnaires au printemps et levé 17,8 milliards de dollars, a assuré que ses niveaux de fonds propres restaient élevés, avec un ratio «tier One» de 10,1% à la fin juin.

Selon Keith Bowman, analyste chez Hargreaves Lansdown, HSBC a fait étalage de sa force à travers ses résultats. Bien qu'en chute, «les bénéfices ont dépassé les attentes, les craintes concernant le financement ont été enterrées grâce à une importante augmentation de capital, et la direction du groupe a échappé à l'intervention du gouvernement».