Les activités traditionnelles du group AIG dans l'assurance sont plus fragiles qu'on ne le croit, en raison de l'importance des accords de réassurance croisés et des investissements mutuels entre les différentes sociétés qui le composent, selon le New York Times.

«Sur la durée, ces faiblesses pourraient entraîner des difficultés pour les personnes assurées chez AIG», affirme vendredi le quotidien, après avoir étudié les documents soumis par le groupe au régulateur boursier.

L'ancien numéro un mondial de l'assurance avait dû être sauvé en septembre par les pouvoirs publics, alors qu'il était menacé de faillite en raison de l'augmentation des défauts de produits financiers complexes qu'il avait assurés. Mais ses dirigeants ont toujours affirmé que ses activités traditionnelles étaient saines, voire particulièrement robustes.

Toutefois cette solidité pourrait être de façade en raison des investissements croisés effectués par les différentes sociétés du groupe AIG, des emprunts de titres effectués par des sociétés soeurs et la pratique consistant à apporter des garanties sur le risque supporté par d'autres composantes du groupe.

«Il n'y a absolument aucun souci sur la capitalisation de ces compagnies», a assuré au quotidien Rob Schimek, directeur financier des activités d'assurances d'AIG.

En revanche, pour W.O. Myrick, ancien responsable des assurances de l'Etat de Louisiane, un tel mécanisme ne peut perdurer que tant que les primes encaissées par le groupe continuent à croître. Sinon, «tout va s'effondrer», a-t-il ajouté, en relevant que ces procédés pouvaient être utilisés pour pratiquer de la cavalerie, une pratique frauduleuse consistant à transférer des créances d'une société d'un groupe à une autre.

Abondant dans le sens d'une faiblesse des activités traditionnelles d'AIG, l'agence de notation financière Moody's a abaissé vendredi les notes principales de la filiale d'assurance générale American General Finance Corp, de Baa2 à Baa3, s'inquiétant «du profil de financement» de cette entité.

«AGFC a toujours financé ses opérations principalement via le marché de la dette non garantie. Mais au cours des derniers trimestres, le groupe a complété cette source (de financement) par des emprunts bancaires, des cessions de titres et de la titrisation, face aux contraintes sur les marchés de la dette», est-il expliqué.

L'agence de notation rappelle que AGFC et son entité de contrôle AGFI doivent rembourser 4,5 milliards de dollars en juillet 2010, ce qui nécessitera «des liquidités supplémentaires substantielles et alternatives».

«Nous avons déjà dit qu'en l'absence du soutien d'AIG, AGFC serait rélégué dans la catégorie des investissements spéculatifs», a souligné Moody's.