Une centaine d'investisseurs auraient été floués de plusieurs millions de dollars par une entreprise bidon située aux Bahamas, selon ce que rapporte vendredi le quotidien The Gazette.

L'avocat Jacob L. Rothman, qui a intenté cette semaine des poursuites judiciaires au nom de deux présumées victimes, affirme que l'Autorité des marché financiers n'a pas fait son travail.

Selon lui, L'AMF aurait passé de 15 à 20 mois à enquêter sur la firme Progressive Management Ltd., une «coquille vide» située aux Bahamas pour le compte de laquelle des conseillers financiers ont sollicité ici des fonds d'investissement.

«Il faudrait environ 90 secondes pour une personne logique, diplômée du secondaire, pour réaliser qu'il s'agit d'une fraude», soutient l'avocat.

L'AMF a refusé de commenter l'affaire, mais confirmé que les deux conseillers visés par la poursuite sont enregistrés auprès de L'AMF et n'ont aucune plainte à leur dossier.

Bien que la Sureté du Québec n'ait pas confirmé qu'elle menait une enquête, Me Jacob s'est fait dire qu'un dossier avait été ouvert.

Un des conseillers financiers mentionné dans la poursuite est Lance Townend qui aurait encouragé un résident de Baie d'Urfé à investir 80 000$ dans PML, «rien de plus qu'une coquille vide» basée aux Bahamas.

M. Townend a déjà travaillé pour Triglobal Capital, une firme qui avait investi illégalement des millions de dollars aux îles Caïman avant de faire faillite.

Selon la plainte déposée par Me Jacob, la sollicitation de Lance Townsend aurait été faite «volontairement, sournoisement et malicieusement ... sachant pleinement que PML n'était pas une institution finacière qui investit dans des titres de placements valables».

Les gens qui ont investi dans PML ont d'abord reçu les sommes qui leur étaient dues, mais à partir d'avril 2005, les paiements tardaient à arriver.

Dès janvier 2006, les investisseurs ont reçu une lettre de la firme précisant qu'elle avait besoin de deux ans pour mettre de l'ordre dans ses livres.

C'est là l'essence même des fraudes à la Ponzi: les premiers paiements sont faits systématiquement à un premier investisseur de sorte à ce qu'il vante les mérites du système à d'autres investisseurs potentiels, d'où le terme «pyramidal».

D'après The Gazette