La banque américaine Citigroup (CIT) est revenue dans le vert au deuxième trimestre avec un bénéfice net de 4,27 milliards de dollars, grâce à la plus-value dégagée lors de la cession partielle de ses activités de courtage pour particuliers Smith Barney.

L'ancien numéro un mondial de la finance, qui a été renfloué à hauteur de 45 milliards de dollars par l'État fédéral, n'avait plus enregistré de résultat bénéficiaire depuis le troisième trimestre 2007. Un an plus tôt, la banque new-yorkaise avait accusé une perte nette de 2,49 milliards de dollars.

La cession partielle de Smith Barney à la banque d'affaires Morgan Stanley, finalisée le 1er juin, a apporté un gain après impôt de 6,7 milliards de dollars à la banque new-yorkaise, a indiqué cette dernière vendredi dans un communiqué. Sans cette opération, Citigroup serait donc resté déficitaire.

Interrogé par l'AFP, Citigroup s'est refusé à préciser combien représentait la plus-value par action liée à la cession de Smith Barney, ce qui rend difficile la comparaison avec les estimations d'analystes, qui bâtissent leurs prévisions en excluant les éléments exceptionnels.

Le bénéfice net publié représente 49 cents par action, alors que le marché s'attendait à une perte courante de 37 cents.

Au deuxième trimestre, Citigroup a dégagé un produit net bancaire de 29,96 milliards de dollars, en hausse de 71% sur un an sous l'effet de la cession de Smith Barney. Les analystes s'attendaient à des revenus inférieurs, de l'ordre de 22,36 milliards de dollars.

Citigroup n'a pas livré de prévisions pour le reste de l'année.

Le groupe a indiqué vouloir poursuivre «sans relâche» l'exécution de son plan stratégique dévoilé en janvier, qui consiste à liquider certains actifs regroupés sous l'entité Citi Holding et à développer les autres - banque de détail et clients institutionnels - abrités dans Citicorp.

Lors d'une conférence téléphonique, le directeur général Vikram Pandit a insiqué que l'essentiel des dépréciations d'actifs invendables, logés dans Citi Holdings, «devraient être derrière nous».

Depuis le premier trimestre 2008, Citigroup a réduit la taille de ses actifs d'environ 250 milliards de dollars, a souligné le groupe à l'adresse des critiques qui lui reprochent de ne pas aller assez vite dans l'assainissement de son bilan.

«Notre plus gros défi désormais reste le crédit aux particuliers», a souligné M. Pandit.

«Les pertes dans nos activités de banque de détail se sont accrues depuis un certain temps, mais nous constatons des signes positifs de modération de cette tendance», a-t-il poursuivi.

Au deuxième trimestre, le coût des activités de prêt a atteint 12,4 milliards de dollars, en hausse de 81% sur un an, dont 8,4 milliards pour les pertes nettes sur des crédits non recouvrés et 3,9 milliards de dollars pour la constitution de réserves pour créances douteuses.

Le directeur financier John Gerspach s'est dit «encouragé» par l'évolution des impayés sur cartes de crédit, qui commencent à se stabiliser, ainsi que par ceux sur les crédits hypothécaires.

À fin juin, Citigroup avait un ratio de fonds propres «durs» de 12,7%, contre 8,7% un an plus tôt, et 11,9% à fin mars 2009.

La banque gérait 805 milliards de dollars de dépôts à fin juin, un montant quasi stable sur un an.

L'action Citigroup gagnait 1,32%, à 3,07 dollars à la Bourse de New York vers 16H30 GMT.