Bank of America (bac) a publié vendredi un bénéfice net de 3,2 milliards de dollars pour la période avril-juin, en retrait de 5,9% par rapport à celui du deuxième trimestre 2008, mais supérieur aux attentes, grâce à des résultats «record» dans les activités de courtage.

En excluant les 713 millions de dollars de dividendes versés à l'Etat pour son aide financière, le bénéfice par action de la première banque américaine s'établit à 33 cents, alors que les analystes n'en attendaient que 28.

Cité dans un communiqué, le directeur général Kenneth Lewis a souligné qu'en dépit de la persistance de la crise économique, il était «convaincu que Bank of America résisterait à la tempête».

Il a toutefois souligné que «la faiblesse continue de l'économie mondiale, la hausse du chômage et la détérioration de la qualité du crédit affecteraient la performance (de la banque) durant le restant de l'année et encore en 2010».

La banque dispose de 33,8 milliards de dollars (+4,7 milliards), mis de côté pour faire face à d'éventuels accidents de parcours. Car ses actifs considérés comme «non performants» atteignent désormais 31 milliards de dollars, contre 25,6 milliards il y a trois mois. Les provisions pour pertes de crédit sont restées au même niveau qu'au premier trimestre, à 13,4 milliards.

Mais les activités de courtage, qui ont pris une toute autre dimension avec la reprise début jancier de la banque d'affaires Merrill Lynch, ont rapporté la somme «record» de 6,7 milliards de dollars, a souligné Bank of America.

Le produit net bancaire s'est élevé à 33,1 milliards de dollars, conformément aux attentes du marché, contre 20,7 milliards de dollars il y a un an. Outre Merrill Lynch, Bank of America a aussi repris l'an dernier Countrywide, le numéro un américain du crédit hypothécaire.

M. Lewis n'a donné aucune échéance pour le remboursement des 45 milliards de dollars d'aide fédérale reçus depuis l'automne, mais la banque a souligné qu'elle avait «facilement» répondu aux exigences de renforcement de fonds propres fixés par les régulateurs.

Elle a récupéré 40 milliards de dollars, bien au-delà des 33,9 milliards qui lui étaient demandés pour mieux résister à une aggravation potentielle de la crise, grâce à des augmentations de capital, des opérations de conversions d'action et des cessions.

La banque a également précisé que l'intégration des deux banques acquises à la faveur de la crise financière se passait comme prévu, et même en avance sur l'échéancier prévu en ce qui concerne la banque d'affaires Merrill Lynch, avec déjà 40% de l'ojectif de 7 milliards de dollars d'économies réalisé.

«Miracle à Bank of America», titrait l'analyste Douglas McIntyre, du site spécialisé 247WallSt. com, au vu de ces résultats «remarquables».

M. McIntyre notait ironiquement qu'au vu de ces résultats M. Lewis pourrait rester «directeur général pour toujours», alors qu'il a été sanctionné par ses actionnaires en avril, en perdant le titre de président du conseil d'administration pour avoir procédé à l'acquisition de Merrill Lynch en dépit de ses pertes.