Les grandes institutions financières ont leurs défauts. Mais en cas de fraude, elles ne sont pas souvent insolvables et introuvables comme le financier montréalais Earl Jones, soupçonné d'avoir détourné jusqu'à 50 millions de dollars des poches de ses clients.

La Banque Nationale estime offrir «un environnement plus serré et plus sécuritaire» à ses clients que les petites firmes privées de gestion de patrimoine.

«Lorsqu'il y a des fraudes, les grandes institutions prennent la situation en main et gèrent la fraude parce que leur réputation est en jeu, dit Denis Dubé, porte-parole de la Banque Nationale. Les grandes institutions ont les reins assez solides pour gérer de telles fraudes. Le meilleur exemple, c'est la crise du papier commercial alors que la Banque Nationale a racheté deux milliards de dollars aux petits investisseurs et aux clients commerciaux qui répondaient aux critères de notre offre. Les petits investisseurs n'ont pas perdu un sou à cause du papier commercial.»

L'an dernier, la Banque Nationale a acquis quatre firmes privées de gestion de patrimoine - Groupe financier Everest au Québec, Groupe Option Retraite au Québec et en Ontario, Aquilon Capital en Ontario, Bieber Securities au Manitoba - en plus de devenir actionnaire à 15% de Wellington West, une firme du Manitoba.

«Ces firmes ont décidé de joindre un grand groupe comme la Banque Nationale car elles avaient des difficultés à accroître leur clientèle dans la foulée des scandales financiers malgré leur excellente réputation, dit Denis Dubé. La Banque Nationale offrait la réputation et la confiance d'une grande institution.»

Desjardins n'a pas avalé de firmes de gestion de patrimoine comme son concurrent, mais le mouvement coopératif remarque que les grandes institutions financières gagnent la faveur des investisseurs depuis deux ans.

«Les gens sont ébranlés par les cas de fraude (...) et nous vendons de la confiance, dit André Chapleau, porte-parole du Mouvement Desjardins. Nous avons une réputation et nous voulons protéger nos membres. Il y a un sentiment de sécurité plus grand dans les grandes institutions financières même si la grande majorité des planificateurs financiers dans des petites firmes ou à leur compte sont honnêtes et compétents.»

Selon l'Autorité des marchés financiers, les scandales Lacroix, Madoff et Jones entachent la réputation de toute l'industrie des services financiers, du planificateur à son compte aux institutions qui brassent des milliards. «C'est dommage pour la réputation des conseillers financiers qui, dans la très grande majorité, font de l'excellent travail, sont inscrits auprès des autorités compétentes et travaillent en toute légalité», dit Sylvain Théberge, porte-parole de l'AMF.