Q: Qui sont les victimes?

R: Les victimes sont des familles qui avaient confié l'administration de successions testamentaires et des investisseurs qui ont fait des prêts par l'entremise de la Corporation Earl Jones, conseiller administratif. Pour le moment, le séquestre estime que la Corporation avait dans ses livres 96 successions, actives ou non, de même que 15 à 30 prêteurs ou investisseurs, peut-être plus. Il s'agit généralement de familles anglophones.

Q: Quelles sont les sommes en jeu?

R: L'AMF estime que l'actif sous gestion de la Corporation pourrait s'élever à entre 30 et 50 millions de dollars. Le décompte est encore imprécis, cependant, et il n'est pas clair que la fraude présumée porte sur cette somme ou sur une partie. L'avocat Neil Stein, qui représente le séquestre intérimaire nommé pour gérer la Corporation, ne croit pas qu'il s'agit d'une somme aussi importante à la lumière des rencontres qu'il a eues avec les investisseurs.

 

Q: Quand les autorités ont-elles été mises au courant?

R: L'AMF a reçu ses premiers appels d'investisseurs mercredi dernier. C'est quelques semaines après que les investisseurs eurent constaté que les chèques qu'ils avaient reçus venant de la Corporation étaient sans provision. Le gestionnaire Earl Jones n'était pas enregistré auprès de l'AMF.

Q: Que se passe-t-il maintenant du point de vue légal?

R: La Cour supérieure a nommé d'urgence un séquestre intérimaire, RSM Richter. Ce séquestre est chargé de prendre possession des comptes, des locaux et des documents de la Corporation, qui a ses bureaux à Pointe-Claire. La nomination du séquestre devra être réévaluée par la Cour supérieure mercredi et pourrait devenir permanente.

Q: Y aura-t-il une faillite?

R: La Corporation Earl Jones est présumée insolvable. Une requête en faillite sera entendue le 29 juillet en Cour supérieure. Au terme de la faillite, si des fonds sont récupérés, ils seront redistribués aux créanciers.

Q: Où sont les fonds manquants?

RPour l'instant, on ne sait pas où est l'argent. Les autorités ont reçu ordre du tribunal des valeurs mobilières de bloquer les comptes d'Earl Jones et de sa Corporation. Deux comptes ont été trouvés, à la Banque Royale, mais ils contiennent peu de fonds.

Q: Pourquoi parle-t-on d'un stratagème à la Ponzi?

R: Un stratagème à la Ponzi est un genre de fraude pyramidale popularisé aux États-Unis par l'Italien Charles Ponzi, au début des années 1900. Selon les autorités, il appert que des investisseurs de la Corporation Earl Jones se voyaient payer leurs rendements non pas avec des placements, mais avec l'argent d'autres investisseurs.

Q: Où est Earl Bertram Jones?

R: Le gestionnaire de la Corporation a disparu. Ses bureaux de Pointe-Claire sont fermés et il ne répond pas à sa résidence de Dorval. La police de Montréal et la SQ ont entrepris une enquête pour fraude, mais nous ignorons s'il fait l'objet d'un mandat d'arrestation international.