La présidente de la Banque de réserve fédérale de San Francisco, Janet Yellen, a admis vendredi que la banque centrale américaine avait commis une erreur en laissant le crédit et les prix de l'immobilier s'envoler durant cette décennie.

«Il se peut que l'envolée du crédit, telle que celle qui a provoqué la récente hausse des prix des logements et des obligations, comporte des risques systémiques plus dangereux que d'autres bulles d'actifs», a-t-elle affirmé lors d'une conférence à Washington.

«Si une bulle du prix des actifs est détectée et que l'efficacité des mesures pour l'empêcher de gonfler est garantie, la politique monétaire conventionnelle (une hausse du taux directeur, ndlr) est-elle le meilleur outil à employer? (...) Je pense maintenant que, dans certaines circonstances, la réponse (...) peut être un oui nuancé», a-t-elle ajouté.

Selon elle, «une politique monétaire penchant contre l'expansion des bulles peut aussi promouvoir la stabilité financière en modérant l'explosion du crédit et en abaissant l'effet de levier global».

Le débat porte sur l'inflation, entre 2003 et 2006, des prix de l'immobilier aux Etats-Unis, l'une des causes principales de l'actuelle crise financière. La Réserve fédérale a été accusée par certains d'en être responsable en maintenant des taux directeurs trop bas à cette époque.

Deux semaines plus tôt, un autre dirigeant d'une branche régionale de la Fed, Gary Stern (Minneapolis), avait estimé que la Fed devrait à l'avenir éviter de laisser de tels excès se produire.

Le président de la Fed, Ben Bernanke, pense au contraire, comme son prédécesseur Alan Greenspan, que les risques de se tromper et les coûts pour la croissance sont trop élevés dans ce type d'intervention.

Mme Yellen a cependant exprimé l'espoir que les taux d'intérêt ne soient pas le seul moyen disponible à l'avenir, plaidant pour que soient mis en oeuvre «des normes en matière de capital et d'autres outils de supervision des risques à un niveau macroéconomique».