Kohlberg Kravis Roberts & Co (KKR), l'un des plus anciens et des plus prestigieux fonds d'investissement américains, a plongé dans le rouge en 2008, année noire pour la finance mondiale, avec une perte nette de 1,19 milliard de dollars, selon un document consulté lundi sur le site du régulateur boursier SEC.

Le groupe, qui a renoncé l'an dernier à faire son entrée à la Bourse de New York, était largement bénéficiaire au cours des exercices précédents, et notamment en 2007 avec un résultat positif de 838 millions en 2007.

À propos de son introduction sur la Bourse américaine, qui passerait par une absorption de sa filiale européenne KPE cotée à la Bourse d'Amsterdam, KKR a indiqué qu'il continuait ses évaluations des mérites de l'opération. KPE a vu s'envoler 80% de sa capitalisation boursière depuis 2006.

En 2008, KKR a vu la valeur de ses actifs sous gestion revenir à 48,5 milliards de dollars, contre 53,2 milliards en 2007. Au premier trimestre, la valeur est encore descendue à 47,3 milliards de dollars.

Le fonds new-yorkais a indiqué disposer actuellement d'une manne de 15,4 milliards de dollars de capitaux non utilisés, dont 6,2 milliards en Europe, 6,1 milliards aux États-Unis et 3,1 milliards en Asie.

KKR a récemment «montré sa capacité à redéployer du capital avec succès», avec le rachat en début de mois d'Oriental Brewery au leader mondial de la bière, le belgo-brésilien Inbev, pour 1,8 milliard de dollars.

Il a aussi affirmé avoir «un intérêt croissant pour l'international et les marchés émergents en Asie et au Moyen-Orient», et estime que «les actuelles perturbations sur le marché du crédit représentent des opportunités significatives».