C'est un scénario classique: une entreprise annonce un bénéfice en forte baisse et un millier de licenciements, et son action s'envole à la Bourse.

C'est ce qui arrivé hier à la Bourse de Montréal, qui a rapporté un bénéfice net en baisse de 44% à son deuxième trimestre et annoncé l'élimination de 1100 emplois, ou 3% de son effectif total.

À la fin de la journée, son titre avait grimpé de 2,15$ (+5,2%), à 43,71$, à la Bourse de Toronto. La Banque de Montréal était la première des banques canadiennes à publier ses résultats du deuxième trimestre, et l'enthousiasme des investisseurs s'est répandu sur les autres, dont les résultats seront connus demain et vendredi. L'index des services financiers a fini la journée en hausse de 6,5%.

Malgré une baisse de 44%, le bénéfice net de la Banque de Montréal, à 358 millions de dollars (61 cents par action), est supérieur à ce qu'attendaient les analystes. En excluant les charges ponctuelles, dont celles liées à la réduction des effectifs, le bénéfice net atteint 93 cents par action, soit un peu plus que ce que prévoyaient les analystes.

«Ce sont des résultats solides et meilleurs que ce que les analystes prévoyaient, y compris nous», a commenté John Aiken, de Dundee Securities, à Bloomberg.

Les analystes s'attendaient à une hausse importante des provisions pour pertes, en raison de la dégradation de l'économie canadienne. La Banque de Montréal a en effet mis de côté 221 millions de plus qu'à la même période l'an dernier pour des prêts douteux, mais à 372 millions, cette provision est moins élevée que ce qui était attendu.

Dans un contexte difficile, la Banque de Montréal a réussi à augmenter ses revenus globaux de 1,3%, à 2,66 milliards, et à améliorer la rentabilité de ses services bancaires aux particuliers au Canada (+9,4%) et de ses activités de valeurs mobilières (+33%).

En dépit de cette relativement bonne performance, le président de la banque a annoncé une réduction de 3% du personnel, qui compte 37 000 personnes. «Ces changements devraient donner lieu à une réduction des coûts continus et permettre à nos secteurs de faire croître leurs revenus et d'améliorer leur rentabilité sans nuire au service à la clientèle», a expliqué le président et chef de la direction, Bill Downe, dans un communiqué.

Les 1100 postes éliminés sont des postes administratifs de différents niveaux, a expliqué le porte-parole de la banque, Ronald Monet. «Nous voulons aplanir notre structure administrative», a-t-il dit, en précisant que ces emplois seront éliminés graduellement d'ici la fin de l'année partout où la banque est présente au Canada et aux États-Unis.

Montréal et le Québec seront touchés par ces pertes d'emplois, mais le plus grand nombre de licenciements devrait être à Toronto, où se trouve le gros des troupes de la Banque de Montréal.

Au Québec, la BMO emploie 5000 personnes et une réduction de 3% de l'effectif signifierait une perte de 150 emplois.

La banque a prévu que ces licenciements lui coûteront 117 millions et que les économies annuelles qui en résulteront seront supérieures à ce montant.