L'ex-conseiller financier Leo Valkanas vient d'être condamné à verser près de 1 million de dollars à une ancienne cliente, Frances Tsakonas.

Ce jugement fait suite à presque quatre ans de procédures de la part de Mme Tsakonas pour récupérer son argent. Au coeur du litige se trouvent un ex-conseiller financier, Leo Valkanas, et des entreprises qui ont fait les manchettes, notamment KPLV, New Millenium et Milestone Financial.

Le jugement a été rendu par Pepita Capriolo, de la Cour supérieure, qui n'a pas été tendre envers M. Valkanas.

«La preuve illustre amplement le rôle de Valkanas dans les fausses représentations et les manoeuvres illégales qui ont résulté en des atteintes graves au patrimoine de la demanderesse. Sa profonde mauvaise foi vis-à-vis de sa cliente transpire du dossier et de son témoignage. Il ne fait aucun doute que la disparition de l'argent de la demanderesse résulte directement de la fraude menée par Valkanas.»

Rappel

L'histoire commence au printemps 2003. À partir de ce moment et jusqu'en décembre 2004, Mme Tsakonas confie diverses sommes à M. Valkanas, qui place l'argent dans New Millenium, de Montréal, et Milestone, située dans le paradis fiscal des îles Turks & Caïcos. À l'époque, la demanderesse réside en Grèce, mais séjourne ponctuellement à Montréal, explique la juge. Dans sa poursuite, la dame allègue avoir perdu 960 000$CAN, la majeure partie de ses économies.

Au printemps de 2005, à l'échéance des premiers placements, Mme Tsakonas tente de récupérer son argent, mais n'obtient qu'un remboursement partiel. Au fil des échéances, Leo Valkanas trouve des prétextes pour éviter le remboursement et va jusqu'à insulter sa cliente et tenter de l'intimider, raconte la juge.

Entre autres, Leo Valkanas a écrit un message texte insultant à sa cliente: «Bien, une fois que tu auras payé Kounadis (son avocat), tu n'auras droit qu'à mes couilles», rapporte la juge.

Quoi qu'il en soit, la juge constate à la lumière de la preuve que M. Valkanas a produit de faux documents «pour tromper sa cliente et lui faire croire à l'existence d'investissements qu'elle ne possédait pas réellement» écrit la juge.

Entre autres, pour un de ses investissements dans une firme inscrite en Bourse, Mme Tsakonas a reçu un certificat d'actions indiquant que l'achat s'était fait par l'entremise de l'Alberta Stock Exchange. Or, cette place boursière n'existait plus depuis plusieurs années au moment de la transaction, en mars 2005.

L'Autorité des marchés financiers (AMF) n'est pas restée inactive dans cette affaire. En janvier 2003, Leo Valkanas s'est abstenu de renouveler ses permis de courtage après avoir quitté son ex-firme, KPLV. Or, après cette date, il continue d'agir comme courtier et l'AMF entame une enquête, en juin 2003. Cette enquête aboutit à une interdiction d'opérations sur les titres de Milestone, en février 2004.

Bref, la juge condamne Leo Valkanas et deux de ses entreprises à numéro à au moins 965 150$ de dommages, plus les intérêts accumulés depuis 2003. Cette somme doit être réduite de 250 000$, soit le montant obtenu par la demanderesse à la suite de la saisie d'un des immeubles de M. Valkanas boulevard Samson, à Laval.

Pour se rembourser, Mme Tsakonas pourra également exercer sa saisie sur un immeuble situé au 383, Villeneuve, à Montréal. L'immeuble du Plateau-Mont-Royal a une valeur foncière de 787 500$. Pour cet immeuble, le juge a statué que l'hypothèque accordée par la caisse populaire Desjardins de LaSalle est sans droit contre la demanderesse, puisque consentie après la saisie.

Fait à noter, plusieurs autres poursuites sont intentées par des investisseurs lésés par les pratiques de Leo Valkanas, écrit la juge.