Le grand patron de la Corporation financière Power  (t.pwf) affirme n'avoir «aucun regret» à la suite de l'acquisition de Putnam Investments en 2007, même si cette société a vu ses actifs sous gestion fondre depuis.

Jeffrey Orr, président de la filiale de Power Corporation, fait valoir que Putnam n'a pas été acquise dans une optique à court terme, mais plutôt dans un horizon de rendement sur 5, 10 ou 15 ans. «On n'a aucun regret d'avoir acheté Putnam, bien que j'aurais souhaité que l'environnement des 18 derniers mois ait été meilleur», a-t-il dit en marge de l'assemblée annuelle de Corporation financière Power (CFP), tenue hier à Montréal.

CFP a mis la main sur le géant bostonien en février 2007 pour 4,6 milliards de dollars, par l'entremise de sa filiale Great-West Lifeco. L'actif géré par Putnam Investments atteignait 225 milliards au 31 décembre 2006, somme qui a glissé à environ 115 milliards le mois dernier, surtout en raison du recul des marchés boursiers.

Devant les actionnaires, hier, Jeffrey Orr s'est montré confiant dans le vaste «effort de relance stratégique» entamé chez Putnam. Ce redressement se traduit entre autres par une réduction des coûts et par le lancement de nouveaux produits de placement.

Bob Reynolds, vétéran de Fidelity Investments, pilote depuis juillet dernier les destinées de Putnam.

Premier trimestre

CFP a profité de son assemblée pour dévoiler les résultats de son premier trimestre de 2009, terminé le 31 mars. Le bénéfice net a été divisé par trois, passant de 586 millions (80 cents par action) il y a un an à 195 millions (24 cents par action). Une baisse qui résulte de la réduction des apports respectifs des filiales Lifeco, Société financière IGM et de l'européenne Pargesa, a indiqué CFP.

«Le résultat du premier trimestre de Lifeco reflète la faiblesse de la conjoncture des marchés au cours du trimestre, qui a entraîné un recul des honoraires de gestion, a indiqué Jeffrey Orr. En outre, la réduction des notes de solvabilité attachées à des titres détenus par Lifeco a obligé la compagnie à augmenter sa provision pour pertes de crédit futures pour le trimestre.»

Le bénéfice d'exploitation a atteint 252 millions pendant le trimestre, comparativement à 491 millions il y a un an.

Le titre de CFP a clôturé la journée à 24,93$ à la Bourse de Toronto hier, en léger repli de 10 cents (0,4%).

Par ailleurs, Jeffrey Orr a tenu à souligner aux actionnaires que les filiales de CFP avaient affiché une meilleure performance que leurs pairs du secteur financier dans le monde en 2008. «Nos sociétés ont atteint de bonnes performances, non seulement pendant les nombreuses années de prospérité économique, mais aussi dans le contexte des difficultés financières les plus graves rencontrées dans le marché en plusieurs générations», a-t-il soutenu.

Le dirigeant a insisté sur le rendement à long terme de l'entreprise. Ainsi, 100$ investis il y a 15 ans dans CFP valaient 871$ à la fin de 2008, comparativement à 277$ s'ils avaient été placés dans l'ensemble du TSX et 347$ pour le sous-indice des services financiers du TSX, a fait valoir M. Orr.

CFP est détenue à 66,4% par Power Corporation. Le conglomérat montréalais est propriétaire de Gesca, qui publie La Presse.

 

LA PORTE OUVERTE À DES ACQUISITIONS

La Corporation Financière Power garde la porte grande ouverte à la possibilité de faire des acquisitions. C'est ce qu'a indiqué hier le président et chef de la direction du groupe, Jeffrey Orr, en marge de l'assemblée des actionnaires. «Nous n'arrêtons jamais de regarder «, a-t-il dit aux journalistes. L'entreprise cherche à acheter des actifs qui cadrent avec sa stratégie, dans le secteur de la gestion d'actifs et dans les assurances, a indiqué M. Orr. Le dirigeant s'est toutefois refusé à discuter d'un échéancier. « Il faut être très prudent par rapport à ce qu'on achète, donc je ne voudrais faire aucune prédiction. « Aucune transaction n'est imminente, a ajouté M. Orr.