Épuisé, dépassé par les effets de la crise financière, l'ex-grand patron de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Richard Guay, a préféré quitter son poste plutôt que de commettre des erreurs à la barre de l'institution.

Pour la première fois, M. Guay a expliqué publiquement mardi les raisons qui l'ont amené à remettre sa démission le 5 janvier dernier, quelques mois après avoir été confirmé, le 5 septembre, comme successeur d'Henri-Paul Rousseau à la tête du «bas de laine» des Québécois.

Au moment de sa démission, l'ex-président et chef de la direction de la Caisse de dépôt était au repos depuis le 12 novembre 2008.

«Je ne savais pas que la crise financière prendrait une telle ampleur», a dit d'entrée de jeu M. Guay devant la commission parlementaire spéciale qui se penche sur les pertes historiques affichées par la Caisse en 2008.

L'institution a perdu 40 milliards $ l'an dernier, soit 10,5 milliards $ de plus que les indices de référence.

Quelques semaines après son entrée en fonction, l'inquiétude et la fatigue s'amplifiant, l'ancien président a pris la décision «difficile et déchirante» de retourner sur les lignes de côtés.

«J'hésitais entre mon devoir envers l'organisation, épauler le comité de direction et mes collègues pour trouver une solution à la crise financière qui frappait le portefeuille de la Caisse et mes préoccupations (sic) de commettre des erreurs en raison de la fatigue», a-t-il relaté.